Ce samedi à Goulmima .

Ce samedi est la fin d'une autre semaine passée dans l'oisiveté .Les vacances se prolongent encore de quelques jours , et pourquoi pas de quelques semaines , dans l'attente de la finition des travaux entrepris dans la majorité des établissements scolaires. Le temps est variable ,il y a eu des précipitations moyennes avant- hier en journée.Pas de crue encore mais un filet d'eau descend de Hbich vers Tifounassine .

Il fallait voir les pauvres gens assemblés devant le minuscule bureau qui délivre les cartes biométriques ,sous l'averse , sans aucune forme de protection. Ce qui est aggravant c'est que c'est la même chose dans certaines villes .Pourquoi donc est-on obligé de se mouiller et s' humilier ainsi pour avoir un document justifiant sa nationalité .

Reconnaître la citoyenneté à une personne qu'on traite comme un moins que rien va finir par créer une nation d'abrutis . Pour quelle raison aucun président de commune n'a jamais fait attention à cette masse difforme et ordonné de suite que soit construit un toit pour protéger les nombreuses personnes qui attendent, à la fois des coups de soleil et des intempéries ?

Les gens passent le temps comme ils peuvent ,dans l'attente de quoi ? Je ne sais pas .Tout le monde est pressé de voir passer ses journées pour qu'arrive une date messianique à laquelle ,comme par enchantement sa métamorphose va s'opérer .le pauvre devient soudain riche ,le malade guérit etc ,malheureusement ce jour tant attendu n'est jamais vu ,ou plutôt arrive plus vite qu'on ne l'attendait et c'est celui du trépas . A ce propos,justement,je ne comprends pas encore très bien l'attitude des gens face à la mort .Elle est conçue comme un moment tragique , qui arrive toujours inopinément ,alors qu'on est censé adhérer à l'idée de la résurrection.De plus la mort d'après les formules consacrées n' est-il pas un rapprochement de Dieu ? C'est la même chose qu'on observe dans les mosquée ,dans cette célérité avec laquelle même ceux qui priaient assis ,pour incapacité, se lèvent soudain et s'empressent de sortir.La mosquée n'est-elle pas la maison de Dieu , alors pourquoi s'empresse t-on de la quitter au risque de provoquer un énorme embouteillage devant la sortie ? Il y a une duplicité coupable dans tout cela , et dire que c'est dans cet esprit que se conduit une majorité importante .C'est à dire dans l'hypocrisie envers les autres ,chose facile après l'avoir été même avec Dieu , si c'est possible devant son omniscience, la réponse est claire .

Alors pourquoi après avoir demandé en prière qu'on soit parmi l'élite de ceux qui verraient le visage divin, est-on soudain réticent de prendre la route? Pour quelques pommes de terre et quelques carottes de plus . Si foi il existait vraiment ,eh bien on ne se bousculerait pas ,mais on aurait moins d'appréhension ,voir de peur de rejoindre son créateur .Somme toute la vie et la mort sont deux chambres contiguës avec une porte communicante , et le noir , qui l'a vu ?, dans lequel on est plongé n'est que le caressement du rideau de mousseline noire de la porte sur notre visage ,au moment où nous quittons l'une des antichambres pour pénétrer dans l'autre. A quand la résurrection ? Entrez d'abord ! Il y a du monde qui attend ,et vous n'êtes pas le seul à arriver ,regardez il y a des milliers comme vous ,rien que de votre espèce;alors détendez vous et attendez !

Les dattes sont toujours là ,quoi que la pluie leur soit préjudiciable en favorisant la procréation des pyrales dans le fruit. Il y a cependant de moins en moins de vendeuses en Tahrouyt sont plus rares sur le boulevard .Il ne reste que les professionnels avec leurs étalages et qui vendent un produit de meilleure qualité mais au prix fort.


Les commerçants se plaignent du manque de ventes , les fonctionnaires , qui représentent une part importante de la masse active est surendettées par des agences vampires qui leur louent leur argent à des prix d'usuriers .L'économie locale s'en ressent ,à preuve que certains vautours de l'habillement ont quitté les lieux ,en raison de la baisse de leur marge bénéficiaire .C'est comme des piranhas qui auraient fui le lagon à cause de la baisse du niveau d'eau et le risque de nager entre deux eaux pour des carnassiers habitués de la pêche en eau trouble .

Les paysans tirent le diable par la queue en se débrouillant comme ils peuvent avec une ingéniosité miraculeuse.Les plus nantis thésaurisent les bien en prévision des temps plus durs, et finalement il ne prennent pas le temps de vivre.


Au lycée c'est le désordre total, des outils et des échafaudages partout, des pots de peinture, des sciures de toutes sortes ,car les finitions et les rafistolages entrepris n'ont pas été finis dans les délais .Il faut dire que la rentrée n'a jamais eu lieu en ce mois de septembre ,même sans travaux ,seulement à cause de ceux-ci justement l'on crie au retard .On continue de s'échanger le corpus lexical habituel en situation pareille .Tout le monde incrimine quelques uns ,qu'on ne nomme jamais que par un pronom pluriel à la troisième personne ."Nitni", "Houma",dans n'importe quelle langue c'est toujours les absents qui endossent les responsabilités de ce qui ne marche pas .Seulement les "Nitni" et les "Houmas" ,c'est "n'kni" , "Hna" ,c'est à dire nous qui en ont fait ce qu'ils sont .

Personne n'est jamais satisfait de quoi que ce soit ,et il y a de quoi , si l'on considère par exemple que la réforme de l'enseignement risque de s'arrêter à la peinture des bâtiments ...

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