Ce samedi à Goulmima
{jcomments on}Il fait frais et les gens préfèrent s'attarder dans les rues le long du boulevard.Les hommes hantent les cafés qui sont l'unique investissement encore rentable ,ainsi que partout au Maroc ,et pour cause .Il faut voir là une raison probable des calculs rénaux ,en fait trop de calculs sur les terrasses des cafés favorise les calculs et les crises néphrétiques ,sans oublier la prostate des protestataires sur les bancs des gargotes,chiant dans leurs prothèses dentaire en voulant refaire le monde entre deux bières fraîches et une taffe de Marquise au détail, et vous êtes dans le topo. Les femmes sont assises dans le jardin devant le lycée avec la marmaille ,dont les hommes leur font faire la garde pour avoir les bras libres au jeu de cartes ,dans les ksars ,elles sont devant les maisons dans des coins reculés bien choisi pour s'adonner à leur sport national ,celui du radotage. Certains hommes ne reconnaissent vraiment leur fils ,la fille n'en parlons pas, que lorsqu'il a une bonne situation et qu'il les arrose de temps à autre ,sinon c'est un "metlouf" ,un paria à tenir à distance comme il l'a toujours été durant l'enfance .Certains parents ont vraiment besoin de cette aide et ils comptent dessus.Ne dit-on-pas que dans le temps (zman) les hommes ne touchaient leur nouveau né qu'à l'aide d'un petit bâton. Tirougza à l'époque c'était bien différent des mauviettes de nos jours qui pleurent avec le Harem, derrière les écrans à se saouler au film egyptien ou libanais.
D'autres époques, d'autres moeurs et peut-être voulait-on empêcher que se renforce chez le paternel l'attachement à son fiston et que cela le rendrait moins courageux au combat ou trop attaché à son foyer ,au point de ne plus partir en razzia ni voyager pour de longs mois . En fait nous sommes devenus un peuple assis ,et il est rare que nous nous levions comme un seul homme ,sauf à la fin d'un long prêche de Vendredi. C'est un signe révélateur de déchéance que de voir des fonctionnaires dans les cafés au lieu d'être à leur travail. Les meilleurs cafés se trouvent toujours face à un édifice public,certain qu'est le patron que c'est là qu'il peut bénéficier d'une clientèle garantie.
La rentrée des classes se ressent dans l'absence d'activité commerciale ,qui est encore très embryonnaire à Goulmima ,même dans ses jours les plus fastes.Tout le monde attend la entrée effective des classes pour savoir quoi acheter,on sent les parents crispés ,comptant et recomptant les besoins de leur nombreuse progéniture et se demandant si la somme dont ils disposent pourrait couvrir les frais sans avoir à faire un crédit. Avec le mouton et les vêtements qu'il faudra encore acheter à l'occasion l'on se demande si cette tradition n'était pas simplement en train de ruiner les gens .Et pourquoi pas une année sans mouton ,pour cause de crise mondiale-la raison est raisonnable- pour libérer les esprits et réconforter les bas de laine . Il est vrai que les livres sont offerts pour les cours primaires ,mais et les autres , surtout le secondaire qui requiert beaucoup de livres plus chers encore .Encore si avec tous ces livres les enfants apprenaient quelque chose ,or il n'en est rien ,et chacun joue son rôle dans une mise en scène dans laquelle l'élève tient le rôle de cancre diplômé.
Pour ne pas noircir complètement le tableau rappelons qu'il y a de jeunes cadres opérant dans des secteurs clé ,très motivés et très compétents ,sortis de ces mêmes établissements ,et avec les mêmes enseignants ,à quelques exceptions près,ce qui montre heureusement que le flambeau n'est pas complètement éteint et qu'il suffirait de souffler un peu sur la braise pour voir "l'oeil du lion" sous la mince pellicule de cendre qui va aller droit dans l'oeil de ceux qui n'aiment pas voir fleurir la rose des sables .
Les dattes sont bien là mais ça coute encore cher ,à partir de 30 dhs la qualité comestible,la très bonne dans les 80 dirhams à la fin du mois sacré .Avec la fin de la faim les prix baissent car personne ne va plus quêter quotidiennement sa ration de ce fruit sec très nourricier. Il est loin le temps où les gens se donnaient des dattes et du petit lait en abondance ,de nos jours tout le monde en achète et même les plus riches revendent leur récolte médiocre ou de moindre qualité pour s'acheter du mejhoul bien succulent, l'ab3ouch des rois comme on dit .Tout le monde s'accorde qu'il n'y a que de rares espèces de dattes de qualité sur place si l'on excepte les fruits des nouveaux fermiers qui se sont lancés courageusement et avec une énergie louable dans la récolte de la bonne datte sur place .Pour certains l'abondance de l'eau et sa teneur caractéristique en sodium nuirait à la qualité des fruits .En tous cas il y en a pour toutes les bourses et l'aghighouy pour les ânes,même s'il est loin d'être gratuit non plus !
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