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Et le Tamaris pour décor ...

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Moha se leva très tôt comme à son habitude, écarta la vieille couverture militaire, une vieille cacha héritée de son père qui a dû servir dans l'armée. L'horloge indiquait six heures du matin .Depuis qu'il avait fini ses études universitaires et obtenu sa licence ,sa vie était horriblement vide .Et pourtant il est obligé de se lever chaque jour que Dieu fait avec le chant du coq , pour être à l'heure au rendez-vous de la manifestation quasi-quotidienne que lui et les collègues de sa promotion organisent devant le parlement .Cela fait maintenant deux ans que cette situation perdure.

L'amour en lunettes roses...(récit réel) épisode 1/3

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(Récit réel) 1ère/3 épisode Par : Younes LFATMI / le 5 Avril 2011. La marmite est en train de bouillir depuis quatre ans et 7 mois. Le cuisinier a rajouté quelques aromates et un peu de sel, a touillé vigoureusement et a laissé encore mijoter depuis le Samedi 19 Août 2006 ... C'est cette soirée-là , où il l'a vue , soirée de noces , une gamine qui vient de fêter son 13ème anniversaire portant un Caftan bleu ciel brodé d'inépuisables "arabesques" et portant des lunettes qui inspirent la tendresse , on dirait la Joconde un peu myope, du temps de son éclat. Lorsqu'il l'aperçut entre d'autres, sur le toit de la maison là où la cérémonie nuptiale était en cours il ressentit un une attirance envoutante vers elle, décidément, pensa-t-il, il n'y a plus qu'à prendre le taureau par les cornes et quitter ce carcan de timidité qui l'inhibait et l'empêchait de faire le premier pas . Alors il tentait avec tergiversation et scrup

La bouillabaisse à la marocaine

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La marmite est en train de bouillir, le cuisinier a rajouté quelques aromates et un peu de sel, a touillé vigoureusement et laissera encore mijoter pendant quatre heures. Ce n'est pas facile de préparer un festin pour trente personnes plus les serviteurs et les membres de la grande famille et les gardes du sot, ce cousin exilé dans une cabane du jardin, qui ne voulait voir personne, mais qui tenait mordicus à se faire servir dans la vaisselle d'argent. Ça va chercher dans les trente six à trente huit ; voire quarante personnes, avec les enfants. Ces enfants turbulents justement qui ne se sont pas limités à jouer dans le P.C du petit de la maison, mais voilà qu'ils se sont emparés de son face-book et se sont amusés à foutre la pagaille avec ses amis .Heureusement qu'il n'est pas là. Ils ont même eu l'audace de venir foutre leurs petits nez dans la marmite pour voir ce qui mijotait sur le four, décidément il n'y a plus qu'à rendre le tablier et quitter ce

Là d'où je viens...

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Là d’où je viens, le temps s’est arrêté depuis des siècles. Les journées semblent avoir pris leur forme d’éternité parfaite dans ces abysses de l’Histoire. Les maisons en terre battue étouffent les années comme les voix des habitants qui y vivent au rythme de la nature. Leurs activités sont si harmonieusement dictées par les saisons, que les jours s’écoulent comme des nuages sans laisser de traces... En été, les ruelles, déjà si étroites, grouillent de petits garçons qui courent dans tous les sens, à l’abri de la canicule. Ce n’est que plus tard qu’ils iront vagabonder dans la palmeraie à la chasse d’un moineau étourdi par la chaleur du jour. A la nuit tombée, ils s’assemblent en petits groupes pour raconter les différentes aventures vécues la journée durant, si ce n’est autour d’un vieux qui leur inculque ses propres convictions... L’automne s’annonce par la forte lumière qui envahit les moindres recoins des maisons qui étaient jusque là enfouis dans la pénombre. C’est le moment pour

Un demi siècle chez les cannibales.

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Dans un petit campement de cannibales la vie s'organisait plutôt mal .Leur religion ou ce qui en tenait lieu en rites obscurs et prosternations leur interdisait formellement de se nourrir de la chair d'un membre de la même tribu.Ce garde-fou tracé noir sur blanc dans leurs manuscrits sacrés ,était instauré par des lois suprêmes pour prévenir l'extinction de la race primitive .Cependant ,de temps en temps et même en plein jour l'on entendait parfois des cris étouffés sortant d'une tente ou d'une grotte.c'est que quelque mécréant aurait occis un de ses frères de sang pour le bouffer .Cela se reproduisait si souvent qu'on en venait à douter de l'utilité de tous ces rites .On perdait l'espoir et attendait infiniment que ce lui qui a transgressé le tabou soit puni mais en vain ,alors le scepticisme s'installait dans les grosses têtes des cannibales .Le plus sage d'entre eux ,un vieux renard en barbichette portait le masque de shaman et prési

Escapade champêtre.

Les branches des arbres projetaient sur le sol une ombre reposante qui invitait à la détente,les champs de luzerne parfumés de cette odeur caractèristique de chlorophyle embaumaient l'air torride et le rendaient plus difficile à respirer.Dans targwa takhatart (rivière principale) qui serpentait le long de l'oasis coulait une eau limpide entraînant sans les arracher les filaments verts couleur de henné des algues.Sur la branche pliée en arc d'un long palmier roucoulait une tourterelle couleur de cendre.Elle avait perçu le bruit de mes pas et se dandinait sur ses jolies pattes prête à prendre son envol,mais elle fût sans doute rassurée par la cadence de ma marche car elle se remit à chanter lentement d'abord puis avec une plus grande conviction.Ce chant harmonieux dans ce silence de midi en pleine palmeraie avait quelque chose de magique qui me retient de partir.J'aurais aimé rester sous cet arbre et y passer la journée mais je risquais fort de déranger cette sérénité