Symphonie matinale
Il était cinq heures sur le réveille-matin que mon père avait l’habitude de garder à portée de main près de son lit. Il se réveilla ce matin là, léger comme un papillon, prit ses lunettes qui étaient sur sa table de nuit et les posa juste sur son nez, sans chercher à les fixer à ses oreilles. Déjà réveillée, ma mère était à ses fourneaux en train de préparer le petit déjeuner. Elle prit la précaution de ranger le balai derrière la porte de la cuisine, sachant que mon père pouvait trébucher dessus et casser son manche en deux morceaux. Elle retira deux baguettes de pain d’un panier qui était soigneusement posé sur la chaise, les découpa en tranches et mit les verres sur la table près de la cafetière qui fumait encore comme la vieille pipe de mon grand-père. Cette pipe faisait déjà partie de l’héritage de mon père et de sa fierté, il y tenait beaucoup car il lui avait réservé un coin sur la cheminée et il était strictement interdit d’y toucher. De ma chambre, je pouvais ente...