Halte au musélement de la presse !

(Un texte d'il y a deux ans ,mais toujours d'actualité avec les nouvelles lois sur la presse électronique ) 

 Dix jours représentent une décade quand il s'agit de la liberté d'une personne, quelle qu'elle soit .Un journaliste marocain, Rachid Nini vient de passer dix jours derrière les barreaux Parce que sa chronique "chouf tchouf" commençait à y regarder de trop prés dans la gamelle du pouvoir. Le mode de conviction des masses par la terreur et par le tristement célèbre "skout lmok" est devenu caduc, non parce que l'étranger l'impose avec ses droits de l'Homme qu'il est le premier à zigouiller, mais parce que les peuples en ont assez d'être pris pour des imbéciles ou pire encore, pour la cinquième roue du char, bons qu'à voter pour que les autres s'enrichissent et leur jettent les miettes.

 

L'arrestation abusive d'un journaliste est un crime non seulement contre la personne atteinte mais aussi contre tous ceux qui respiraient la liberté par ce minuscule roseau qui les nourrissait d'oxygène alors qu'ils sont immergés dans la galère étouffante de la vie .Casser une plume qui éclaire et inonde de lumière les recoins où l'opacité était la maîtresse incontestée est un acte infâme, indigne de tout système politique qui se donnerait un tant soit peu de considération. C'est le masque qui démasque, car la fluidité de la vérité fait qu'elle s'infiltre et s'insinue partout dans les interstices de la muraille du silence en béton armé, pour en fin de compte éclater au grand jour. 

L'arrestation arbitraire devrait faire partie des archives dont nous devrions avoir honte et nous presser de faire passer entre cet obscure épisode et notre présent le plus de d'années, puis de siècles possibles. Afin que les enfants de nos enfants puissent un jour être fiers de nous puisqu'ils est trop tard pour que nos propres enfants le soient, vu qu'ils se soulèvent déjà contre un monde qui ne les concernait pas, qui ne les prenait pas en compte, les bafouait et voulait les museler dans l'image du jeune rocker ,ou hip-hoper avec piercings et sans le moindre neurone en bon état ,because l'adduction aux différentes drogues qu'ils peuvent s'acquérir moyennant quelques dirhams à proximité des établissements scolaires dans les grandes villes  .

Je suis un fervent lecteur du quotidien Almassae, parmi d'autres, et la hardiesse avec laquelle R.Nini s'exprimait était troublante .Il est vrai que l'homme a un savoir- faire certain et solide en matière de manipulation des verbes, parfois les plus ignorés, mais aussi en matière de résistance à la manipulation des noms les plus redoutés. Son audace était sans commune mesure avec ce qu'on lisait jusqu'alors, d'autant plus que les journaux de la gauche ancienne ont tous tourné avec le vent et sont devenus de simples voix de leurs maîtres, nourris à la petite cuillère dorée et devenus les porte-flambeau peu honorés de la décadence sous tous azimuts .

Ce que sont en train d'exécuter les vampires, aveuglés par la lumière est de tenter un traitement de choc, la violence du coup laisse toujours l'adversaire dans un état d'abrutissement momentané que l'on peu exploiter pour mettre en place de nouvelles contre-attaques. Et pour obnubiler encore l'alter égo, rien de mieux que de semer la confusion dans son propre corps, entre le moment présent et une heure après. Beaucoup de pays dont la Russie ont interdit systématiquement les changements de l'horaire légal car ils se sont rendu compte après étude que ce changement avait un impact réel sur la santé des citoyens ...russes bien sûr ! Et comme il faut faire silence radio en préparation d'une opération de diversion l'on a muselé le dérangeur public n° 1.

Hélas il est vain de vouloir gagner la bataille contre le changement, car il est partie intégrante de l'Histoire et de l'évolution.C'est le moment de dépasser les querelles et les remontrances ,de mettre la main dans la main pour dénoncer la lourdeur de la bourde gouvernementale qui tend à faire revenir le pays à la case départ en matière de droits .L'objectif commun étant d'œuvrer pour que l'incarcération soit ôtée du champ lexical des autorités quand il s'agit de journalistes dont l'unique crime est de donner de leur sang et de leur chair un tribut afin d'éclairer les zones d'ombre qui dominent et notre paysage politique .Il ne devrait pas y avoir de tabous pour qui veut construire un pays fort capable de survivre dans la jungle des alliances qui se font et se défont en proportion des intérêts stratégiques et vitaux et qui ne respectent que les plus forts et rejettent les faibles dans la poubelle . Une fois que les peuples sont déterminés à lutter paisiblement pour la simple reconnaissance de leurs droits les plus élémentaires, ils deviennent invincibles, c'est là une leçon de taille, qui nous est inculquée par l'Histoire récente et contemporaine.