Là d'où je viens...
Là d’où je viens, le temps s’est arrêté depuis des siècles. Les journées semblent avoir pris leur forme d’éternité parfaite dans ces abysses de l’Histoire. Les maisons en terre battue étouffent les années comme les voix des habitants qui y vivent au rythme de la nature. Leurs activités sont si harmonieusement dictées par les saisons, que les jours s’écoulent comme des nuages sans laisser de traces...
En été, les ruelles, déjà si étroites, grouillent de petits garçons qui courent dans tous les sens, à l’abri de la canicule. Ce n’est que plus tard qu’ils iront vagabonder dans la palmeraie à la chasse d’un moineau étourdi par la chaleur du jour. A la nuit tombée, ils s’assemblent en petits groupes pour raconter les différentes aventures vécues la journée durant, si ce n’est autour d’un vieux qui leur inculque ses propres convictions...
L’automne s’annonce par la forte lumière qui envahit les moindres recoins des maisons qui étaient jusque là enfouis dans la pénombre. C’est le moment pour nettoyer les grandes jarres où sera conservée la récolte de dattes. Le bourdonnement des mouches emplit l’air d’une symphonie maladroite que les vieux, assis sur des vieilles nattes, essayent d’accorder comme des « maestro » en gesticulant avec des chasse-mouches en palmes de dattier.
En hiver, une épaisse couche de fumée couvre les cimes des palmiers dés le petit matin. L’odeur de la soupe à la farine de maïs et aux navets foisonne dans les ruelles encore sombres malgré la lueur timide qui s’y infiltre. Des pas lourds au même rythme se font entendre, et de temps à autre on entend un petit grognement murmuré, en guise de bonjour, par l’un des passants qui continue son chemin en psalmodiant des versets du Coran...
Au printemps, la vie reprend son ampleur de joie et de fête. La nuit, les criquets et les grillons s’associent en chants interminables en défi au coassement des grenouilles qui longent les cours d’eau. Ce rythme s’amplifie en écho par les parois de la montagne qui surplombe notre sommeil en gardien eternel de nos rêves.
Le matin, les premières lueurs de soleil illuminent les champs déjà envahis par les chants d’oiseaux. C’est à ce moment là que les femmes profitent de la fraîcheur pour aller remplir les jarres d’eau à la source voisine.
La vie commence ainsi chaque matin, ou plutôt ne s’arrête pas. Les mêmes gestes se succèdent à l’infini et s’accumulent en tas pour former le quotidien des gens de ce coin oublié d’où je viens...
Rédigé par : F. BOUFOUS
En été, les ruelles, déjà si étroites, grouillent de petits garçons qui courent dans tous les sens, à l’abri de la canicule. Ce n’est que plus tard qu’ils iront vagabonder dans la palmeraie à la chasse d’un moineau étourdi par la chaleur du jour. A la nuit tombée, ils s’assemblent en petits groupes pour raconter les différentes aventures vécues la journée durant, si ce n’est autour d’un vieux qui leur inculque ses propres convictions...
L’automne s’annonce par la forte lumière qui envahit les moindres recoins des maisons qui étaient jusque là enfouis dans la pénombre. C’est le moment pour nettoyer les grandes jarres où sera conservée la récolte de dattes. Le bourdonnement des mouches emplit l’air d’une symphonie maladroite que les vieux, assis sur des vieilles nattes, essayent d’accorder comme des « maestro » en gesticulant avec des chasse-mouches en palmes de dattier.
En hiver, une épaisse couche de fumée couvre les cimes des palmiers dés le petit matin. L’odeur de la soupe à la farine de maïs et aux navets foisonne dans les ruelles encore sombres malgré la lueur timide qui s’y infiltre. Des pas lourds au même rythme se font entendre, et de temps à autre on entend un petit grognement murmuré, en guise de bonjour, par l’un des passants qui continue son chemin en psalmodiant des versets du Coran...
Au printemps, la vie reprend son ampleur de joie et de fête. La nuit, les criquets et les grillons s’associent en chants interminables en défi au coassement des grenouilles qui longent les cours d’eau. Ce rythme s’amplifie en écho par les parois de la montagne qui surplombe notre sommeil en gardien eternel de nos rêves.
Le matin, les premières lueurs de soleil illuminent les champs déjà envahis par les chants d’oiseaux. C’est à ce moment là que les femmes profitent de la fraîcheur pour aller remplir les jarres d’eau à la source voisine.
La vie commence ainsi chaque matin, ou plutôt ne s’arrête pas. Les mêmes gestes se succèdent à l’infini et s’accumulent en tas pour former le quotidien des gens de ce coin oublié d’où je viens...
Rédigé par : F. BOUFOUS
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