Le vrai visage de l'enseignement public!



En scrutant ces photos, vous croiriez qu'il s'agit d'une gourbi d'ouvriers dans un bidonville reculé, mais vous n'en reviendrez sûrement pas lorsque vous saurez qu'il s'agit de la salle des professeurs de l'un des illustres et l'un des plus brillants lycées du Maroc, de par les cerveaux qui s'y sont burinés, plus que par les belles devantures.

Seulement il ne s'agit pas ici de luxe mais seulement de décence minimum, dans un lieu où viennent se reposer pour un laps de temps les corps éreintés des professeurs surmenés par le surnombre et l'attention incessante face à des classes de plus en plus mal élevées. Encore faudrait-il s'asseoir sur ces éponges amollies par le poids des ans et des Hommes pour ressentir toute l'humiliation possible et regretter le jour où vous avez  décidé de rejoindre ce métier,et surtout de travailler dans de telles conditions .

Les enseignants ont organisé l'année dernière une collecte d'argent pour meubler cette salle, beaucoup refusaient catégoriquement l'idée, convaincus que c'est le rôle de l'Etat d'équiper ses locaux, dont bien sûr la salle des profs, d'autres ont contribué malgré tout dans l'espoir de résoudre le problème. Les premiers achats ont commencé, puis plus rien.

Aux questions insistantes des participants la commission répondait que la somme collectées n'était plus suffisante, d'autant plus que l'un de ses membré aurait "emprunté" une certaine somme qu'il ne pouvait restituer. On dut attendre, entre temps on avait opté finalement pour le changement de la salle et de s'installer dans une autre contigüe à la première. Cela fait deux ans maintenant après l'initiative des enseignants de garnir eux-mêmes leur lieu de repos, du moment que les responsables ne se sentent nullement concernés et se limitent à envoyer, comme ce fut le cas l'année dernière, des tests psychiatriques à remplir par les enseignants.

Somme toute ces tests sont sans nul doute l'invention d'un génie qui n'est surpassé que par le responsable qui a pris la décision de les distribuer tellement ils sont pertinents pour une catégorie de fonctionnaires, acculés par leur destin à poser leurs fesses déjà quasiment érodées par les innombrables bancs d'écoles et les chaises inconfortables des amphis universitaires, sur une éponge douteuse réduite en poussière que ne retient que la couverture qui l'entoure. Il est temps de mettre fin à cette mascarade !

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