Tinejdad : Quand le résonnement des "tbels" se substitue au raisonnement contestataire !...
Hier ,à tinejdad ,le mouvement du 20 Fèvrier n’a pas pu manifester probablement pour des raisons stratégiques après les récentes interpellations policières, mais aussi pour éviter la confrontation avec les dizaines de contre-manifestants mobilisés par les autorités pour déranger leur sit-in devenu hebdomadaire .En effet, la place des taxis, lieu habituel de ces sit-in était occupée ,à 19 heures exactement ,heure habituelle des manifestations des Fèvrièristes, par des troupes musicales avec leurs trompettes de leurs tambourins qui faisaient ,pas gratuitement ,le plus de tapage possible .Une voiture ,appartenant probablement à un potentat de la ville transportait le matériel acoustique ,dont un puissant mégaphone dans lequel trois personnes s’amusaient à tour de rôle à paraphraser les slogans vernis à la couleur de « goulou l3am Zin ,du temps du tristement célèbre D .Basri,dont les adeptes sont encore légion, apparemment, dans les rouages de notre administration ,dont ne sont graissées que les pattes!
Dans la foule on voyait des vieux incultes se tenant à peine , donnant par allégorie l’image de cette conception du pouvoir qui dérangeait leurs rhumatismes pour, soi-disant ,donner une certaine crédibilité à ces contre-manifestation en ayant recours à leurs cheveux blancs devenus matière à propagande ,contrastant avec la noirceur de leur peau et avec celle du tableau qu’on tient malgré tout à blanchir à la chaux délébile...Ou encore des jeunes imberbes ,à peine sortis des écoles pour les grandes vacances et que les partis et l'autorité enrégimentent dans un déni total de la charte des droits de l'enfant dont le Maroc est signataire .
Pour ceux qui connaissent la stratification ethnique et son acuité notamment à Tinejdad, il serait facile de voir en ces rassemblements festifs ,plus que politiques ,dont la quasi-totalité des participants est formée de noirs ;une volonté d’attiser les disparités raciales toujours tenaces et encore vivaces sous la cendre. Une troupe même de Gnawas a été amenée dans un fourgon de transport clandestin, transportant aussi des vaches, à l’occasion .Les querelles de clocher et de clochards ,ainsi que l’imminence des élections ,poussent les partis politiques au pouvoir localement à fusionner complètement avec les volontés du ministère de tutelle ,grand manitou des suffrage qui en décide à sa guise et ne cesse d’envoyer des signaux de fumée ,à l’heure cybernétique ,dans le fol espoir de leurrer et d’amadouer l’opinion internationale ,du moment que la nationale est considérée comme mineure et ne comprend que la musique des castagnettes .
Pour souligner l’ignorance totale dans laquelle se trouvent les participants à ces contre-manifs instiguées par les responsables ,il suffirait de citer la réponse hilarante ,et combien révélatrice de l’absurdité de la situation, de cette femme à qui nous avons demandé pourquoi elle s’est donné tant de peine pour s’habiller élégamment et participer à la manifestation de soutien à la constitution ,elle nous répondit tout de go : « Je suis venue rencontrer moulay dostour »,la pauvre dans son innocence ,avait sans doute espoir de se marier d’avec ce monsieur ,commenta un esprit rigolard. Cela donne beaucoup à réfléchir et nous donne un avant goût ,assez amer, de ce qui attend ce merveilleux pays livré à des politiciens véreux qui ont maintenu le peuple dans l’ignorance ,en continuant à le nourrir de mythes et de superstition dont aucun souk n’est exempt, même celui de la politique .
De là à ce qu’on dise à ces pauvres, la filmographie égyptienne faisant foi, que « dostour » serait un jin maléfique qui aveuglerait toute personne qui ne l’aurait pas approuvé, ou ne mettrait pas la couleur de tel ou tel parti ,il n’y a qu’un pas très facile à franchir ! Il y a eu des précédents analogues lors des dernières élections où les zélés (prosélytes) d'un parti islamique en vogue prévenait les gens simples des affres de l'enfer au cas où ils n'auraient pas voté pour eux. Moralité de l’histoire : il n’y a pas plus meurtrier que la ruade d’une mule rétive, ecchymosée au sang, d’autant plus qu’elle vise la tête, le cœur, ou les deux… !
Commentaires
le "tbel" me fait rire et danser....et vous?...Vous me faites pleurer.