De la question partisane au Maroc, de Med. Darif ,traduit par A.Boufous .
La question partisane na pas cessé de s'imposer à quiconque s'intéresse à la réforme politique et institutionnelle au Maroc. Car en considérant les partis politiques comme des moyens de médiation politique privée desquels la démocratie perdrait tout son sens ,il s'est avéré nécessaire de réfléchir au mode de fonctionnement des structures de ce médiateur ,dés lors la question partisane se pose sur deux niveaux : le niveau de la réforme des organisations partisanes et celui de la réforme du système des partis.{jcomments on}
Concernant le premier niveau, la tolérance de l'existence des courants à l'intérieur des partis a été évoqué ces dernières années par tous les concernés par la question de la démocratie interne des partis, d'autant plus que le nouveau statut des partis politiques –entré en vigueur depuis début Février 2006) oblige ceux-ci à mettre en œuvre des mécanismes visant le renforcement de la démocratie interne .
Pourquoi donc les partis politiques refusent de reconnaître l'existence de courants internes ? On peut, à ce propos, évoquer deux raisons : Premièrement l'absence de mécanismes démocratique d'expression de l'opinion divergente et en premier lieu le mauvais usage du principe de la centralisation. Deuxièmement l'incapacité de faire la différence entre l'identité idéologique comme étant une constante et la ligne politique en tant que variable. Concernant le second niveau de la question partisane, le discours sur les alliances partisanes s'impose, de nouveau, avec acuité, un discours qui suscite, au fond quelques difficultés et quelques contraintes qu'affronte l'activité partisane, d'un côté et les relations internes des organisations partisanes de l'autre. Et l'on observe que le fait de discuter des alliances politiques suscite plusieurs confusions, notamment aux trois niveaux suivants : Le premier niveau concerne le timing de ces alliances, est ce à la veille, ou après les élections ? Il paraît que les partis politiques appliquent leurs principes à ce niveau avec tout le réalisme souhaité, ils rechignent d'adhérer à aucune alliance partisane à la veille des élections, en raison de ce que cela implique comme engagements qu'ils déclarent d'avance ne pas pouvoir tenir.
Il est certain qu'une alliance partisane juste avant les élections requiert, entre autres la présentation d'une liste de candidatures commune, ce qui est impossible pour des partis dont l'unique relation qui les relie à la majorité de leurs membres est d'ordre électoral. Partant de ces considérations, les partis politiques parlent de la possibilité d'établir des alliances après l'annonce des résultats du scrutin, afin de former "la majorité" à laquelle incombe la gestion des affaires publiques. Et dans ce cas il est difficile de parler d'alliances réfléchies, du moment qu'il s'agit de "rassemblement" de partis politiques édifié sur la base les contraintes des résultats des urnes. L'er second niveau est lié aux fondements des alliances partisanes. S'agit-il d'alliances basées sur des similitudes du référentiel idéologique ou sur un rapprochent des positions politiques.
Le discours politique a connu une évolution qui reflète –en réalité- les transformations de la structure paysanne au Maroc. Ces partis politiques ont fourni un grand effort pour passer de d'une structure de partis "dogmatiques" à celle de partis "pragmatiques "et ce passage a libéré les partis de l'idée d'établir des alliances en partant d'une similitude des sous-bassement idéologiques pour se concentrer sur la convergence des positions politiques. Et partant de cette idée, des coalitions se sont formées entre les partis politiques, nonobstant la divergence de leurs référentiels politiques, comme c'est le cas des partis de la "coalition démocratique "ou "Al Koutla démocratia ".
Ce passage d'une structure de partis dogmatique à une structure de partis pragmatique,a permis l'apparition d'alliances sans relation avec les rapprochements politiques. Ce sont des rapprochements dictés par les contraintes de travail parlementaire, quelques partis politiques, qui ne disposent pas de quota légal pour former un groupe parlementaire ,sont obligés de composer avec les parlementaires d'un autre parti politique qui manque lui-même de quota légal, pour former un groupe parlementaire commun, comme c'était le cas pour le groupe "la coalition socialiste" qui comprenait les parlementaires du parti de l'alliance "Al 3ahd" et ceux du PPS .
Le troisième niveau concerne les alliances partisanes. Est ce qu'elles se limitent à une simple alliance entre des groupes parlementaires, comme c'est le cas du parti de l'U.C et du R.N.I au parlement et à la chambre des conseillers, ou bien cela dépasse ce niveau dans le sens de la constitution de pôles politiques ou encore s'agirait-il de l'union de quelques partis politiques ? Et même lorsqu'il est question d'union, cela peut revêtir deux aspects : Celui de l'union entre deux ou plusieurs partis menant à la formation d'un nouveau parti politique comme c'est le cas du P.S.U. ,et celui de l'union de d'un ou de deux partis dans un parti tiers ,telle l'intégration du P.S.D dans l'U.S.F.P. et l'intégration du M.N.P. et l'U.D dans le M.P.
Texte publié initialement en Arabe dans le quotidien marocain Al Massae ,n° 1309 du08/12/2010.
Concernant le premier niveau, la tolérance de l'existence des courants à l'intérieur des partis a été évoqué ces dernières années par tous les concernés par la question de la démocratie interne des partis, d'autant plus que le nouveau statut des partis politiques –entré en vigueur depuis début Février 2006) oblige ceux-ci à mettre en œuvre des mécanismes visant le renforcement de la démocratie interne .
L'existence des courants politiques à l'intérieur des partis a été présenté comme alternative pour gérer la divergence interne et mettre fin aux scissions et les partis d'obédience gauchiste ne furent plus les seuls concernés par les courants politiques interne mais aussi les partis au référentiel libéral. Ainsi, au moment où ce sujet est l'objet de discussions de la part du M.P, il s'impose de même actuellement dans l'agenda de l'USFP . Et dans l'attente de connaître le résultat de ce débat organisationnel, nous jugeons pertinent de définir le concept de courant politique, du moment qu'il revêt une certaine ambiguïté pour certains de ses utilisateurs.
Les partis politiques marocains ont longtemps nié l'existence de courants internes, comme si la reconnaissance de cette réalité portait atteinte à son unité, et par voie de conséquence à cette image de sa force qu'elle tient à présenter à l'opinion publique. Mais cette négation n'a pas empêché l'apparition de scissions qui ont touché les partis politiques de droite comme de gauche. Notre objectif ici n'est pas de nous attarder sur ces séparations, le sujet étant devenu caduc, mais de bien examiner la problématique des courants à 'intérieur des partis, en relation avec la question de la gestion de la différence.
De manière générale on peut parler de courants politiques à l'intérieur d'un parti politique quelconque à trois conditions :
La première est qu'on peut parler de courant politique lorsqu'une thèse politique s'impose d'elle-même, concurrence la thèse officielle en vigueur dans le parti, et se montre capable de mobilisation dans le sens susceptible d'inverser l'équilibre des forces à son profit. La seconde c'est qu'on parle de courant politique lorsque ceux qui le prônent sont capables d'exprimer leurs convictions de l'intérieur du parti et non de l'extérieur. Et cette condition est tributaire de la première car l'incapacité de changer l'équilibre des forces à l'intérieur du parti nous place devant des opinions adoptées par des individus ou des groupes, qui, par conséquent, préfèrent s'exprimer hors du parti.
La troisième condition c'est qu'on parle de courant politique lorsque la divergence d'opinions concerne le niveau politique et organisationnel et non pas le niveau idéologique, c'est-à-dire le niveau des variables et non pas celui des constantes.
Ces dernières consistent en l'identité idéologique du parti : La droite, la gauche ou le milieu. Quant aux variables, elles consistent en en la ligne politique et les choix organisationnels par la définition du genre de système d'adhésion, la constitution des organisations parallèles et la ligne rédactionnelle.
Parler de courant politique à l'intérieur d'un parti donné n'est valable que si l'objet de la divergence concerne les variables (ligne politique et choix organisationnels), alors que s'il concerne les constantes (l'identité idéologique) nous serions en présence d'une déstabilisation qui ne peut que finir par une scission.
Pourquoi donc les partis politiques refusent de reconnaître l'existence de courants internes ? On peut, à ce propos, évoquer deux raisons : Premièrement l'absence de mécanismes démocratique d'expression de l'opinion divergente et en premier lieu le mauvais usage du principe de la centralisation. Deuxièmement l'incapacité de faire la différence entre l'identité idéologique comme étant une constante et la ligne politique en tant que variable. Concernant le second niveau de la question partisane, le discours sur les alliances partisanes s'impose, de nouveau, avec acuité, un discours qui suscite, au fond quelques difficultés et quelques contraintes qu'affronte l'activité partisane, d'un côté et les relations internes des organisations partisanes de l'autre. Et l'on observe que le fait de discuter des alliances politiques suscite plusieurs confusions, notamment aux trois niveaux suivants : Le premier niveau concerne le timing de ces alliances, est ce à la veille, ou après les élections ? Il paraît que les partis politiques appliquent leurs principes à ce niveau avec tout le réalisme souhaité, ils rechignent d'adhérer à aucune alliance partisane à la veille des élections, en raison de ce que cela implique comme engagements qu'ils déclarent d'avance ne pas pouvoir tenir.
Le discours politique a connu une évolution qui reflète –en réalité- les transformations de la structure paysanne au Maroc. Ces partis politiques ont fourni un grand effort pour passer de d'une structure de partis "dogmatiques" à celle de partis "pragmatiques "et ce passage a libéré les partis de l'idée d'établir des alliances en partant d'une similitude des sous-bassement idéologiques pour se concentrer sur la convergence des positions politiques. Et partant de cette idée, des coalitions se sont formées entre les partis politiques, nonobstant la divergence de leurs référentiels politiques, comme c'est le cas des partis de la "coalition démocratique "ou "Al Koutla démocratia ".
Ce passage d'une structure de partis dogmatique à une structure de partis pragmatique,a permis l'apparition d'alliances sans relation avec les rapprochements politiques. Ce sont des rapprochements dictés par les contraintes de travail parlementaire, quelques partis politiques, qui ne disposent pas de quota légal pour former un groupe parlementaire ,sont obligés de composer avec les parlementaires d'un autre parti politique qui manque lui-même de quota légal, pour former un groupe parlementaire commun, comme c'était le cas pour le groupe "la coalition socialiste" qui comprenait les parlementaires du parti de l'alliance "Al 3ahd" et ceux du PPS .
Le troisième niveau concerne les alliances partisanes. Est ce qu'elles se limitent à une simple alliance entre des groupes parlementaires, comme c'est le cas du parti de l'U.C et du R.N.I au parlement et à la chambre des conseillers, ou bien cela dépasse ce niveau dans le sens de la constitution de pôles politiques ou encore s'agirait-il de l'union de quelques partis politiques ? Et même lorsqu'il est question d'union, cela peut revêtir deux aspects : Celui de l'union entre deux ou plusieurs partis menant à la formation d'un nouveau parti politique comme c'est le cas du P.S.U. ,et celui de l'union de d'un ou de deux partis dans un parti tiers ,telle l'intégration du P.S.D dans l'U.S.F.P. et l'intégration du M.N.P. et l'U.D dans le M.P.
Texte publié initialement en Arabe dans le quotidien marocain Al Massae ,n° 1309 du08/12/2010.
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