Le religieux et le culturel : Le débat continu .

Je risquerais  en avançant , au tout début que "l'arabisation de l'Islam "est l'une des plus dangereuses pathologies  des conceptions au temps de la révolution médiatique et informatique ,je veux dire ,que le musulman imagine de façon inconsciente, l'univers si vaste , polyglotte, multiculturel et  multicivilisationnel ,comme étant une péninsule arabe ,et il projetterait la réalité du temps et de l'espace arabes sur un milieu culturel sans relation avec les Arabes ,et désire incarner les préceptes de l'Islam avec les interprétation de l'Homme arabe liées à leurs contextes culturels et civilisationnels , sans comprendre que les apports du texte religieux musulman se renouvellent  avec les changements dans le temps et dans l'espace,et que les extrapolations de ce texte sont rétives à  toute restriction et à toute fixation dans le  temps et dans l' espace arabes ,mais se prolongent  planant dans les horizons de l'humanité s'associer à l'essence juste afin que se multiplient les expériences civilisationnelles (Abdelkarim Sarouch),et l'on pourrait considérer comme aspect de l'intrenscendabilité du texte coranique , le fait qu'il associe le dépassement de la condition culturelle et la coexistence avec le processus de l'Homme dans l'Histoire son corpus est riche de mots de du biotope arabe (les palmiers ,le vieux spadice ,les chameaux ,les houris cloîtrées dans les tentes...),cependant son discours est universel ,basé sur le dénominateur de l'essence ,commun à toutes les expériences humaines ( Ali Hob-allah) ,ceci montre la spécificité de l'Islam,à la fois  ouverte sur la réalité et qui la  transcende , conformément à son référentiel monothéiste ,et de la même manière que l'Islam a assimilé l'expérience arabe, avec ses croyances ses coutumes et sa langue, l'a adoptée et l'a restructurée ,de même le terme "Allah" était répandue dans la Jahilia , avant l'Islam .Le texte coranique l' a adopté et l'a conceptuellement reformulée suivant le champ sémantique coranique  (Isutsu Tochihiko.) .

L'arabisation de l'Islam enlève à la révélation ses prolongements qui transcendent les conditions et les circonstances et lui fait perdre son efficience réformatrice caduque .Et dans ce contexte ,nous pouvons exposer l'expérience d'un penseur américain musulman qui a beaucoup souffert avec le courant ravageur en Amérique et qui prônait "L'Islam  salafite du golfe " .Sa foi en ses principes est si grande qu'il n'a pas changé son nom après avoir adopté l'Islam ,et contrairement à tous ceux parmi les occidentaux qui ont adopté la même religion et qui tiennent à porter des noms  arabes ,il a gardé son nom "Jeffry Lang".Dans ses deux ouvrages "la lutte pour la foi " et "même les anges posent des questions " (1),il raconte beaucoup d'histoires sur le nouveau musulman en Amérique ,un musulman qui ne se distingue que par ses yeux bleus ,ses joues roses ou par sa peau noire et s'assimile à l''homme du golf ,de même qu'il fournit des efforts pour parler en Arabe afin de prouver son islamité et réorganise ses relations familiales et amicales,,ainsi lorsqu'il reçoit des invités les femmes s'éclipsent dans dans une pièce isolée...et d'autres encore de ces histoires nombreuses ,car Jeffry est tourmenté par la problématique de la controverse de la religion et de la culture ,ainsi se questionne-t-il dans une langue intérieure comment le culturel peut-il devenir sacré ? Et encore  Jeffry ,étant donné son érudition en la matière,a son propre avis sur le choix de la main droite pour manger, il signale que l'action de manger avec la main droite n'est qu'un comportement culturel, car la proximité du prophète avec les arabes dans tous leurs états et leurs coutumes ,lui a montré que l'arabe fait sa toilette intime avec sa main gauche, et suivant la logique de l'évidence l'action de manger se fera avec la main droite ,car la gauche a touché les parties malsaines ,et le prophète (saw) a encouragé ce comportement en incitant à manger de la main droite .

Cette souffrance intellectuelle à distinguer le culturel du religieux est presque devenue commune à plusieurs penseurs ,parmi lesquels Roger Garaudy ,qui ,dans l'une de ses interviews déclare qu'à travers ses lectures des livres sunnites il a remarqué qu'ils s'occupaient du quotidien (les vêtements,le manger la marche ...) ,et signale que ce qu'il cherche, c'est la philosophie de l'Islam dans sa conception de l'univers ,de l'Homme ,de la vie ,de l'existence ,et c' est dans le Coran .Cette affirmation vous fait sentir qu'il y a une dissemblance  entre la Sunna (tradition du prophète) et le Coran,et c'est la même chose que déclare Jeffry Lang dans son dernier livre "La lutte pour la foi " dans lequel il avance que l'image de Mohammed (saw) dans le Coran est différente de son image dans la hagiographie .Et l'on peut également évoquer le penseur bosniaque Izat Bigovitch ,ex-président de la Bosnie-Herzégovine ,que Dieu l'ait en sa sainte miséricorde,qui s'est posé la question :comment la coutume  peut-elle devenir sacrée ?Puis a dévié vers l'exemple de la séparation des sexes et a démontré que ce comportement culturel n'a aucune relation avec l'Islam, et que c'est une habitude exogène, introduite chez les musulmans, et provenant d'une autre civilisation .

Cette systématicité dans la distinction entre le culturel et le religieux est partagé par tout penseur imbu de l'esprit de l'Islam et de ses finalités humaines spontanées ,qu'il soit d'origine européenne, américain ou arabe .Ici nous invoquons Cheikh Mohammed Al Ghazali ,que Dieu ait son âme,qui combattait ce qu'il appelait "l'exégèse bédouine de l'Islam" ,c'est à dire le fikh de la péninsule arabe ,et prône l' Islam ouvert sur les vastes horizons intuitifs .A ce sujet l'on raconte que quelqu'un lui a dit " il est porté dans la Sunna  qu'il est préférable de prier avec ses chaussures,pourquoi donc négligez-vous ces traditions ?A quoi Al Ghazali répondit:" Je prierais avec mes chaussures dans les champs ou sur une route ,mais pas dans la mosquée,car celle-ci est couverte de tapis et les sandales pourraient être sales ,alors que la mosquée des apôtres"assahaba" n'était pas tapissé car le biotope saharien est propre de nature.

A l'observation de cette histoire il apparaît comment certains musulmans désirent rattacher culturellement l'homme musulman contemporain au premier siècle de l'Hégire dans la péninsule arabe ,en supprimant toutes ses données réalistes et ne comprennent pas que les grandes finalités spontanées de l'Islam (Ettahar Ben Achour)sont la boussole maîtresse de toute nouveauté et de tout cas posé ,car le biotope est diversifiée (sables propres ,prière avec chaussures/ mosquée tapissé , prière sans chaussures ).Les deux images sont distinctes mais leur modèle intrinsèque ou la finalité intuitif qui les encadre est la propreté.,et c'est ce que ne comprennent pas certains musulmans parce qu'ils pensent avec" un cerveau photographique " sans atteindre "le cerveau abstractif"  (abdelwahab lemssiri) .(à suivre)









(1)ouvrages en Anglais .