Quand la médiocratie dicte sa loi
L'un des problèmes fondamentaux que rencontrent les élèves au niveau du second cycle est l'absence du préacquis incontournable pour accéder à un enseignement de ce niveau.Devant cette incapacité les enseignants se trouvent contraints de simplifier leur cours au maximum,encouragés en cela par les encadreurs pédagogiques qui profitent de leur réunion annuelle unique pour demander de baisser la barre et encourager la médiocrité.
Au lieu donc de se rattacher à suivre cette chaîne de l'incompétence jusqu'à sa base et y remédier par tous les moyens possibles,on trouve au contraire une grande connivence entre tous les intervenants dans cette opération,une certaine loi du silence proche del'omerta jointe à un j'm'enfoutisme fataliste .Personne n'est intéressé par un quelconque changement et il est notoire que ce secteur est rétif à toute forme de changement qui viendrait déranger des habitudes anciennes et remettre en cause un savoir-faire que l'on croyait jusqu'alors réussi.
Les élèves dans tout ceci? Des témoins quasiment passifs dont le meilleur est celui qui répond aux questions d'un devoir fait dans des circonstances pas toujours propices pour juger de son véritable niveau.En français ,rare sont les élèves qui ont lu l'oeuvre programmée avant d'entrer pour la première fois en classe.On peut même dire ,sans grande exagération qu'il est même rare que certains élèves aient lu toute l'oeuvre à la fin de l'année.Mais pourquoi direz-vous ? Eh bien parce qu'ils sont incapables de lire ,il n'en ont ni l'habitude ni l'envie,leur seule lecture de l'oeuvre se limite aux chapitres étudiés hâtivement en classe.En deuxième année (7ème),dans certaines branches notamment les sciences humaines et les lettres originelles la plupart des élèves sont encore incapables de lire ,même en épelant chaque mot.
Comment sont-ils arrivés jusqu'en deuxième ? Mystère et boule de gomme !Plus grave c'est que cette culture de la médiocrité a bien porté ses fruits au sens antiphrastique,elle a formé des élèves convaincus que le copiage et ses corollaires le mensonge,la fourberie,l'escroquerie et tous les vices imaginables ,sont la vraie voie de la réussite.Quant à l'honnêteté,au sens de l'honneur,de la responsabilité ,l'altruisme et tout ça pour eux c'est des sornettes,car ça ne nourrit pas son homme.Le meilleur exemple leur est donné soit dans la rue directement où les présidents des communes sont de simples cm2+2 et les parlementaires tout aussi bien cultivés,ou encore via les programmes rachitiques de sa lucarne nationale où il voit "réussir" de simples baratineurs et où les vraies compétences sont tiroirées jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Alors soit l'élève est vraiment bien accompagné,en plus de prédispositions naturelles à apprendre,et réussit à se faire une place parmi ceux qui comprennent quelque chose ,ou bien il se limite à être présent pour éviter les déboires en cas d'absence .Attendre dans cette situation est un calvaire ,car l'élève voudrait bien comprendre,il voudrait participer,se faire valoir aussi au milieu de ses congénères,mais il ne peut pas ,c'est un véritable handicap dont les effets sur le jeune sont exacerbés par la présence de l'autre sexe dans une société dont les traditions phallocratiques sont encore enracinées dans les crânes ,malgré les jeans ,les baladeurs et les portables.C'est que pour les pédagogues l'enfant cancre n'existe pas et que chaque élève qui se donne la peine de se lever à sept heures du matin possède une certaine volonté d'apprendre ,de faire quelque chose.
Alors dans les classes ,seuls ceux qui ont déjà une bonne base pourront évoluer et ce sont eux qui se trouveront toujours dans le collimateur de l'enseignant,il travaillera avec eux,laissant aux autres le soin de deviner de quoi il s'agit.évidement il existe une pédagogie de la différence,mais comment l'appliquer face à des groupes aussi nombreux et mal préparés.Normalement le principe est que chaque élève qui dépasse un certain niveau possède les compétences relatives à celui-ci et une légère mise en train au début suffirait à récapituler pour accrocher des savoirs nouveaux.Or il n'en est rien et l'on a l'impression à chaque fois de patiner dans la vase gluante
de l'ignorance.Les exemples sont innombrables ,témoins du laisser-aller ancien et nouveau que ne pourraient pas occulter une semaine et même une année de discours ronflants.
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