A Tinejdad 20 Fèvrier récidive ,malgre la menace des convocations policières.
Hier à Tinejdad le mouvement 20 Février a organisé une marche de protestation qui a commencé à 19h. La place des taxis du centre-ville a été cette fois le lieu de ralliement des manifestants ,alors que le dimanche précédent ce fut la station du lieu-dit « némro » à quelques deux kilomètres du centre .La ponctualité a été cette fois-ci respectée avec rigueur et les premiers slogans ont commencé à fuser à 19 heures sonnantes,formant un cercle qui s'agrandissait au fur et à mesure des nouvelles arrivées.Dans les cafés alentour des gens ,apparemment désintéressés continuaient à bouffer leur beefteck ou à siroter leur énième verre de thé come si ce n'étaient pas des marocains essorés au sang par toutes ces tares sociales contre lesquelles tentaient de lutter toutes ses voix tonitruantes qui manifestaient.Ces marches incessantes auront-elles le bénéfice de réveiller les consciences des hésitants ?Seul l'avenir est porteur de la vraie réponse.à cette question.
Toutes les tendances principales étaient représentées localement ,c’est ainsi qu’on pouvait reconnaître facilement les islamistes d’al3adl wal ihssan(justice et bienfaisance) à leur accoutrement ou à la barbe caractéristique, à défaut de banderole ou de slogan particuliers, les membres de l’association des diplômés chômeurs de Tinejdad ,mais aussi ceux de Goulmima ,venus renforcer leurs rangs arboraient leurs revendications principales sous forme d’une large banderole, les militants extrême-gauchistes d’ "annahj démocrati » (la voie démocratique) faisant virevolter sans cesse l’étendard à l’effigie de Che Guevara, le bolivien, icône de la lutte des peuples contre l’oppression ,tandis que les militants du MCA arboraient non sans fierté le drapeau tricolore ,symbole identitaire inséparable de leurs manifestations .
Les slogans portaient sans distinction sur la cherté de la vie ,la corruption, l’inégalité sociale ,ou encore la constitution nouvellement plébiscitée. Quatre mégaphones officiaient au milieu du cercle, aux mains de militants infatigables, passés maîtres dans l’art oratoire de l’exhortation des foules. Après le rassemblement des manifestants le groupe constitué d’une soixantaine de personnes s’est mis en mouvement en rang , pour traverser les principales rues de la ville de Tinejdad ,qui connaît en ces jours de vacances une grande affluence ,surtout de la part des TME,qui reviennent chaque année en pèlerinage dans leur ville natale .
La manifestation s’est ensuite achevée par un sit-in devant le marché local où la circulation a été complètement bloquée pendant une quinzaine de minutes dans un point névralgique de la ville. Les gorges se déchaînaient de plus en plus belles ,s’emportant contre toutes les formes de dysfonctionnement politiques et sociaux ,contre le PAM, désigné comme source de certains de ceux-ci ,au vu de l’ascension prodigieusement douteuse de ce parti tentaculaire ,mais aussi contre toutes les promesses non tenues et tous les projets de société avortés. De temps à autre les manifestants scandaient en tamazight, langue maternelle d’une très grande majorité des participants, le slogan iconique « nella da aha aha ,nella da »(Nous sommes ici depuis et pour toujours) exprimant l’attachement séculaire à la terre natale et à sa langue .
Enfin la marche s’est terminée à son lieu de départ sur la place des taxis où un membre du comité d’organisation prit l’un des mégaphones pour remercier toutes les participantes et les participants de leur réponse à l’appel ,notamment les militants de l’association des diplômés de Goulmima ,ainsi que quelques militants associatifs qui se sont déplacés pour les soutenir ,ensuite il donna la parole à un membre du comité national du mouvement ,Mr Ahmed Ouihmane, qui avait tenu à assister à cette manifestation malgré le deuil et la fatigue(en tunique sahraouie bleue sur la photo) .Il commença par transmettre à l’assistance les salutations militantes des membres du comité national avant de l’exhorter à plus de volontariat et plus de patience sur la voie de la revendication ,toujours épineuse.
Ceci d’autant plus que ,comme l’avait signalé l’un des intervenants par la suite ,plusieurs membres du mouvement 20 Fèvrier à Tinejdad viennent de recevoir des convocations de la part de la brigade de la gendarmerie d’Erfoud.Durant ces dernières prises de parole les activistes de l’association des diplômés ont distribué des invitations pour le prochain rendez-vous,à savoir un sit-in devant le pacahlik de Goulmima, chef-lieu du cercle administratif le 13-07-2011 à 18 h,et les manifestants se dispersèrent dans l'espoir de se retrouver à lutter en faveur d'une patrie ouverte à tous sans ségrégation aucune .
Commentaires