Compte rendu du débat intitulé « Les obstacles du développement à Goulmima : causes, impacts et solutions », Organisée par l’association Tilelli le Samedi 20/11/10 à la maison des jeunes.
Compte rendu du débat intitulé « Les obstacles du développement à Goulmima : causes, impacts et solutions Organisée par l’association Tilelli le Samedi 20/11/10 à la maison des jeunes.
Devant une assistance jeune d’environ trois-cent personnes M Hamid Lihi a, de prime abord, souhaité la bienvenue à tous ceux qui ont répondu à l’invitation. Ensuite il annonça la forme qu’allait prendre cette rencontre en expliquant qu’il ne s’agissait pas d’une conférence avec des questions /réponses mais plutôt une table-ronde où seront débattus les obstacles au développement, avant de passer à la proposition des solutions .Puis il ajouta qu’il s’agit d’un débat ouvert, sans autres limites que le respect mutuel auquel l’association avait convié les différentes associations, les partis politiques et les autorités locales.
Après avoir présenté ce cadre méthodologique M.Lihi ajouta que l’idée fondatrice de cette rencontre est la discordance éclatante entre le niveau intellectuel des natifs de Goulmima et le sous-développement visible dans lequel elle continue de se morfondre, alors que d’autres villes insignifiantes l’ont devancée sur le chemin du progrès. Dans les cafés l’on n’entend, ajouta-t-il que des critiques à l’égard de la municipalité, alors que les gens devraient réclamer au lieu de critiquer. Enfin il termina en affirmant que l’association avait comme projet de collaborer avec tous les organismes de la société civile ,soit pour agir directement ,soit pour exercer une pression pour que soit réparé ce qui doit l’être, nous devons nous exprimer librement sans peur ni contraintes ni honte et parmi les questions auxquelles nous devons trouver une réponse c’est : pourquoi notre ville ne progresse pas ?
Après un moment de silence qui a fait écho à la question scandée dans le microphone, une liste des interventions fut établie, sans délimitation du temps d’intervention, mais avec cependant la consigne d’éviter les répétitions des mêmes sujets, ce qui dans un milieu clos est une invitation indirecte à la concision.
Interventions :
1/M. Lhaj Aminou : (cadre associatif) :
Nous devons travailler dans la paix sociale et sans discrimination raciale .L’Etat interdit aux individus de s’exprimer hors des partis politiques mais les citoyens devraient juger les représentants qu’ils ont élus.
2/M. Ali Cherouit: (militant du PPs) :
La région du Ghriss est très riche ,mais comme disait le philosophe Schopenhauer « la volonté est la vie ».Dans notre Histoire avant il y avait des formes évoluées de solidarité comme « Tiwizi » qui consistait en un travail communautaire ,chose qui a complètement disparu aujourd’hui .Le pouvoir n’admet pas encore le travail associatif, c’est pourquoi il y a tellement d’associations mais leur impact sur le terrain est fort médiocre La région est très riche en ressources souterraines et particulièrement en minerais ,à titre d’exemple il est avéré après des analyses techniques effectuées sur les pierres ponces de l’oued ghriss ,que ces pierres pourraient servir à fabriquer du ciment de bonne qualité .Nous avons des sites touristiques négligés qui n’ont subi aucune mise en valeur de quelque nature que ce soit .Je connais beaucoup d’investisseurs qui ont apporté des projets bien ficelés et qui se sont vus reconduire par les responsables locaux ou se sont heurtés à l’absence de volonté ou à de bas calculs claniques.
3/ Hamid Hebbar: (cadre associatif) :
Je reconnais l’utilité de ce débat qui représente une sorte de brainstorming en vue de trouver des solutions aux multiples problèmes posés .Ma participation commencera par l’aspect juridique .En effet dans l’arsenal juridique marocain figure l’article 36 de la charte communale, qui permet au tissu associatif d’exercer une pression sur
Les communes dans le cadre de la gestion participative .Une fois diagnostiqués les problèmes (marginalisation, chômage etc) on met en œuvre un certain nombre de processus pour les résoudre .L’autre article intéressant dans la charte communale est l’article 14 qui instaure l’égalité des chances dans la gestion des affaires publiques .En ce qui concerne l’INDH, nous regrettons beaucoup que la région n’en ait pas bénéficié de manière conséquente. En conclusion je dirai qu’il y a beaucoup d’articles de lois que les concernés eux-mêmes gagneraient beaucoup à connaître.
4/ M. Moha Bajjou:(enseignant).
En relisant mon invitation à ce débat, j’ai remarqué des termes comme « obstacles », «Goulmima » , «Maxzen »,ce sont des mots qui vont bien ensemble puisque le Maxzen a depuis longtemps pris en otage l’Histoire de la région. Mais je pense que le handicap majeur au développement se trouve être l’Homme lui-même .L’Etat est basé sur plusieurs contradictions ,il semble appeler au développement mais il fait tout pour l’empêcher ou du moins le freiner ,car il n’est pas dans l’intérêt du Maxzen de développer le pays ,cela le remettrait directement en cause et lui enlèverait ses privilèges Nous devons demander des comptes à l’Etat de la situation dans laquelle nous nous trouvons et non pas nous limiter à quelques timides réclamations comme si l’on demandait l’aumône ,alors qu’il s’agit de nos droits . Nous avons un passé glorieux et normalement il devrait cela devrait engendrer un présent aussi glorieux, mais il n’en est, paradoxalement, rien .Pour la raison que nous sommes toujours obsédés et déterminés par des considérations matérialistes, avoir une meilleure maison, une meilleure voiture, un champ plus étendu etc.
La société civile et politique a échoué dans la gestion des affaires communes, c’est pourquoi je vous invite à une révolution culturelle dans le but de changer les mentalités de l’Homme avant de penser à changer sa réalité vécue.
5/M. Lahcen Bouarfa: (cadre associatif)
Après les remerciements d’usage .Le premier problème que nous connaissons est l’anéantissement progressif et systématique de la palmeraie qui se trouve être notre espace vital .On abat des arbres ,des palmiers pour édifier des maisons puis l’on creuse une fosse septique et à côté l’on fore un puits pour l’eau potable .En peu de temps l’eau potable est polluée par les eaux usées .De plus les femmes des ksars qui jouxtent la rivière lavent leur linge directement dans la rivière principale que des centaines de personnes utilisent encore pour s’approvisionner en eau potable ,ce qui représente un risque de contamination certain. Nous avons aussi le problème de la leishmaniose qui se rattache justement aux conditions d’hygiène .Avant dans les services hospitaliers et partout on avait des responsables soucieux du bien commun et qui comblaient les lacunes avec le peu de moyens qu’ils avaient, aujourd’hui qu’il y a des moyens les associations doivent lutter avec acharnement pour en faire bénéficier les gens .Nous avons pu dans notre association des amis de l’hôpital 20 Août arriver à des résultats tangibles grâce à notre acharnement et c’est le chemin qu’il faut suivre pour les autres .
6/ M.Lhou Klou (cadre associatif) :
Je pense que nous sommes tous responsables, en tant qu’associations et en tant que communes ou municipalité. Je pense également qu’un des principaux acteurs dans le développement que représente la jem3a est un obstacle de taille pour le développement de Goulmima parce qu’elle bloque la répartition des terres collectives .Alors que cette répartition pourrait générer des sources de revenus considérables pour les ayant droits et représenter une dynamo de l’activité économique .Quant aux partis politiques ,ils sont absent tout le temps en dehors des périodes électorales et les syndicat ne sont actifs qu’à des occasions saisonnières. Pour ce qui du conseil municipal il dispose d’un budget d’un milliard de centimes, quel projet pourrait-on espérer mettre en œuvre avec une somme relativement dérisoire ?
7/M.Kacimi Rachid (cadre syndical):
Je salue l’association organisatrice pour son intérêt pour les affaires publiques .Les obstacles que nous affrontons sont de deux sortes, il y a ceux qui ont des causes objectives et d’autres subjectives :
a) Causes objectives : J’estime que l’Etat considère notre région toujours suivant la perception colonisatrice qui a partagé le pays en zone utile et zone inutile .Notre ville subit un boycott de la part du pouvoir central parce que le goulmimien refuse d’admettre l’injustice.
b) Causes subjectives : Dans ce cadre nous soulignons et dénonçons le rôle négatif des jemâas qui font manifestement obstacle à toute forme de développement .Cependant nous avons aussi notre part de responsabilité en refusant de nous impliquer dans la gestion des affaires communes pour barrer la route aux arrivistes ...
8/ M.Hamid Abdou :
Goulmima est la meilleure oasis du monde. Quelqu'un qui y serait retourné après une absence constaterait vite le délaissement et la négligence partout, alors qu'elle a eu un passé florissant .Nous devons demander des comptes à l'État .Ce dernier répondrait qu'il a compensé les préjudices des années de plomb par des dédommagements substantiels .Oui mais à part cela les organismes étatiques ne font rien pour résoudre les différents problèmes qui subsistent.
9/ M.Faridi Abderrahman (cadre associatif):
Je souligne le changement de Tilelli, qui après avoir longtemps traité des problèmes idéologiques s'intéresse aussi à la gestion des affaires publiques .Je pense que nous exagérons lorsque nous faisons porter le poids de l'échec au tissu associatif .Car il y a plusieurs acteurs qui interviennent dans la gestion des affaires tels que la commune ,le conseil régional les partis politiques .Nous jugeons sévèrement les associations ,alors que le législateur ne leur accorde pas de grande importance .Je pense que nous négligeons souvent de juger les instances qui agissent vraiment .Le citoyen doit savoir qu'il a le droit de demander des comptes .La formation des conseils communaux est suspecte ,elle se fait selon des méthodes illégales et frauduleuses à l'aide de chèques de garanties signés par les parties en présence .
Cependant d'un autre côté il ne faudrait point oublier notre propre responsabilité en tant que citoyens .La charte communale nous donne le droit d'assister aux séances du conseil, mais nous n'en profitons pas .De même que la même charte nous donne le droit d'obtenir un compte-rendu résumé de ces travaux .Pour ce qui est des associations elles ont le droit d'établir des partenariats avec les communes .De plus on constate que la répartition des richesses du pays obéit encore à un esprit clanique et régionaliste étroit qui ne devrait plus exister ,à titre d'exemple nous avons vu comment D.Basri a réalisé tellement de projets pour la ville de Settat ,et cela nous pousse à nous demander ce que font les goulmimiens qui se trouvent dans des postes importants pour leur ville natale ou sa région. Finalement je pose une dernière question concernant la radicalité du discours amazigh et me demande si elle n'a pas aussi une influence sur le développement de la région.
10/Saïd Laânzi (enseignant) :
Quand nous parlons de développement ce n'est pas pour demander l'aumône à qui que ce soit .Nous demandons seulement que soit respectés les préceptes de l'Etat de la citoyenneté .Goulmima a le droit de profiter aussi pour les services rendus au reste du pays dans cet État jacobin centralisateur des pouvoirs et des privilèges dans lequel certaines régions s'enrichissent et d'autres s'appauvrissent plus de jour en jour. Dans le domaine politique le parti communément dénommé "nouvel arrivé" ou PAM veut du jour au lendemain prendre des décisions cruciales pour l'avenir du pays alors qu'il vient juste de naître .Nous devons savoir que tous les fonctionnaires de l'État sont là par la volonté du citoyen et doivent faire leur travail .Le gouverneur doit faire son travail ,il est payé pour ça .Ce que nous voulons c'est un vrai fédéralisme dans lequel chacun participerait selon ses moyen pour le bien de tous .Nous voulons de vrais partis politiques avec de vrais programmes bien tracés et qui détermineront le résultat des élections ,le parti qui n'aurait pas accompli son programme serait sanctionné par les urnes .Ce qui se passe à Goulmima est un crime si l'on observe le délaissement dans lequel se trouvent les édifices symboliques de la région et son infrastructure générale .Ce ne sont pas de vieux chevaux sur le retour dont les idées ont fait faillite à Agadir ou sous d'autres cieux qui viendront planifier le développement de Goulmima .L'école de "Tibakchine " à titre d'exemple devrait être restaurée et mise en valeur ,et pourquoi pas ,servir de musée de la mémoire collective locale .
11/M.Lâadioui Ahmed (militant du Pjd)
A mon avis ce sont les intellectuels qui sont responsables de ce qui arrive .Nous ne faisons rien pour sortir notre ville de la situation dans laquelle elle se trouve .Il y a des natifs de Goulmima qui n' y reviennent qu'une fois vieillis comme si nous étions un asile de retraités .Du temps du caïd Azwawi c'était beaucoup mieux, aujourd'hui les gens fuient les responsabilités .Je saisis l'occasion pour demander à Tilelli de travailler au sein du ksar Igwlmimn pour rapprocher les points de vue divergents et aboutir à une solution de partage des terres de "bra n'iyssan", qui soit adéquate et juste .Que font donc toutes ces associations ? Je me rappelle que dans les années 90 il y avait une bibliothèque municipale à Goulmima, où est –elle aujourd'hui? Où se sont donc évaporés les milliers d'ouvrages de toutes les disciplines de la connaissance humaine que j'avais parfois rangé de mes propres mains ? Qui est responsable de cette disparition et comment faire pour retrouver cette activité d'antan?
12/M. Ali Ouidani (cadre associatif):
D'abord mes félicitations pour Tilelli ,qui a toujours marqué la scène locale par sa présence constante .Je pense que tous ceux qui désirent participer au développement de notre région sont les bienvenus .Il y a aussi la bonne nouvelle que je voulais annoncer et qui concerne l'appel d'offre pour l'édification du barrage d'Amsed qui aura lieu le 14/12/10.Nous avons beaucoup lutté pour cela et j'ai moi-même collecté des milliers de signatures que je suis allé déposer sous les yeux des responsables .Ce sera une chose positive pour le développement .Quant à notre diversité ethnique c'est une richesse qui devrait nous aider au lieu de nous freiner ,nous devons la prendre dans son sens positif et non pas négatif .Nous avons participé à la libération du pays et nous devons forcer la main à l'Etat pour qu'il s'occupe de notre région .J'ai vécu des dizaines d'années à Sidi-moumen ,allez voir comment il s'est avantageusement transformé aujourd'hui à cause de l'acharnement de ses habitants .Ce n'est point là une invitation à la révolte ,mais il faut savoir que tant qu'on se taira personne ne s'occupera de nous .Nous devons en tant qu'associations travailler ensemble .Le développement est d'abord une question intellectuelle .Nous devons nous poser la question pourquoi tous ces cadres qui fuient notre ville pour aller mettre en valeur celle des autres .
13/M.Lahcen Jellab :
Malheureusement il y a des investisseurs d'origine goulmimienne qui établissent leurs projets dans d'autres villes et ne viennent dans leur ville natale que pour les vacances .Le problème est dons d'abord un problème de mentalité négativiste .Je partage l'idée de M Bajjou qui disait que l'Homme est lui-même l'obstacle de taille au développement.
14/M.Mimoun Kejji (fonctionnaire) :
Nous ne devons pas croiser les bras devant les problèmes qui se posent et surtout la sécurité ,la leishmaniose et la pollution des cours d'eau qui est devenu un problème de santé publique .Nous devons réagir de concert pour aboutir à des solutions permanentes aux divers problèmes ,tout en dépassant tout ce qui pourrait représenter un facteur de séparation .
15/Abdelhafid Kherro (cadre associatif) : Le fait que nous soyons ici à parler de développement est déjà un progrès en soi .Pour moi le développement consiste d'abord en une bonne répartitions des terres collectives pour que chacun puisse construire ou investir comme il le désire .Nous avons ici un problème de communication entre les différentes composantes de la société .De lus ,lors des élections nous assistons souvent à un spectacle mafieux de vente aux enchères des voix électorales .cela est devenu vraiment insupportable .Lors des élections les personnes intègres sont éloignées de mille façons et en usant de mille stratagèmes possibles comme le fait d'opposer à un candidat irréprochable un autre candidat malhonnête et tortueux ,parfois du même ksar, voire de la même famille pour lui grignoter les voix et le contraindre à l'abandon et les conseils sont constitués en cachette pour le public ,mais au vu et au su des responsables qui laissent faire ,par impartialité dit-on ,mais c'est une impartialité négative. C'est pour cela que, tant qu'on ne commencera pas à demander des comptes aux élus et aux responsables à différents niveaux, il n'y aura pas de développement qui tienne ! Nous avons entendu parler des "audits" et des différents contrôles effectués dans certains services, la P.J. est venue contrôler certains responsables et puis plus rien !
D'un autre côté, l'élément féminin représente comme on dit la moitié de la société, elle doit donc contribuer au développement or il n'en est rien et elle est toujours marginalisée malgré les apparences d'émancipation mensongère que nous constatons dans la rue.
J'ajouterai enfin un fait observable en ces jours de l'aïd ,c'est le nombre incalculable de gens arrivés pour passer ces jours de fête avec la famille ,cela nous donne une idée sur l'incapacité de notre ville à assurer la subsistance de ses propres enfants ,encore s'il n' y avait rien ,on serait excusables ,mais ce n'est pas le cas .Ce qui manque c'est une bonne gouvernance et une bonne gestion des affaires publiques ,car les responsables sont les derniers à être concernés par notre développement ,les gouverneurs vont et viennent les caïds et leurs supers sont mutés également après une courte période ,mais nos problèmes demeurent tels quels .L'Etat fuit de plus en plus les responsabilités en les mettant sur le dos de la société civile ,sans lui donner les moyens de travail adéquats .C'est vrai qu'il y a des projets de L'INDH ,mais seule une minorité en profite et il faut se battre férocement pour avoir quelques miettes .
16/ M.Choukri (militant du Pjd): Il faut se rendre compte que le développement de Goulmima est inséparable de celui toute la région entière.Tous les courants politiques que nous avons sur place sont extrémistes ,ceci n'apparaît avec évidence que lors des périodes électorales où l'on vote selon des critères de liens familiaux ,tribaux ,raciaux et jamais selon des programmes politiques viables et responsables .Tous les courants culturels en présence devraient œuvrer en commun pour gérer les affaires locales au lieu de d'entrer en conflit les uns contre les autres .Nous avons une pépinière de cerveaux non négligeable assez éclairés et nous n'avons pas besoins d'extrémismes de quelque côté que ce soit .Mais ce qui désole le plus c''est le problème des eaux usées qui devraient être traitées car il y a un risque certain de contamination. C'est une catastrophe écologique qui nous menace si l'on ne réagit pas à temps, quant à notre diversité ethnique c'est une richesse que nous devons sauvegarder et dépasser les différences au lieu de les mettre en avant à chaque fois qu'il s'agit d'une décision cruciale pour notre région.
17/ M.Ahmed Balekhdouch (fonctionnaire):Pour ma part je pense que les syndicats n'ont aucune part dans le développement .J'avais proposé dans un forum que chacun des cadres de la région contribue selon ses possibilités financières, mais il y a le manque de crédibilité et la malhonnêteté qui sévissent partout. Je pense que nous devrions instaurer une sorte de confédération dans laquelle seraient représentées toutes les associations .Et en fin de compte, vu les moyens dont nous disposons il faut faire la politique de ce qu'on peut et non pas de ce qu'on veut.
18/ M.Omar Jaoui (fonctionnaire) : Au début je remercie l'association qui a organisé cette activité où tous les courants sont représentés .Nous devons communiquer pour mieux nous connaître et travailler ensemble .Prenons à titre d'exemple la lutte contre la leishmaniose ,les associations devraient collaborer et prendre le côté positif de notre diversité .Nous devons nous unir pour pouvoir faire entendre notre voix .Nous devons inciter les investisseurs en préparant le climat favorable ,alors que maintenant nous n'avons rien à offrir à tout investisseur qui voudrait travailler dans la région. Et puis l'on entend parler aujourd'hui de régionalisation, mais qu'avons-nous sérieusement préparé, comme plateforme pour cette transformation dans la prise de décision ? Ajoutons que Goulmima c'est aussi son espace vital (Tilouine, Mellab etc.) c'est pourquoi nous devons rechercher le développement de Goulmima toute entière avec les agglomérations qui l'entourent, on ne peut développer un espace restreint en négligeant ses prolongements vitaux, si l'on pense à un développement durable.
M. El Ouafi mohammed (enseignant) : Je suis entré dans le domaine de l'investissement avec un ami étranger et nous travaillons dans le domaine de la culture des plantes médicinales. Les collectivités locales et les communes nous ont posé pas mal de problèmes .Nous sommes allés à Errachidia où l'on nous a reçu courtoisement ,on nous a ensuite demandé de trouver des investisseurs dans la même situation qui seraient prêts à suivre u stage de formation dans la gestion associative et partenariale ,nous sommes arrivés par nos propres moyens à rassembler 25 personnes ,et à la fin du stage seule une dizaine avait pu persévérer et l'achever ,nous avons déposé sept projets bien ficelés et réalisables et jusqu'à maintenant nous n'avons encore reçu aucune réponse ,alors avec qui vous voulez parler de développement ?
La liste des interventions étant achevée M. Hamid Lihi demanda l'avis de l'assistance sur le choix entre marquer une pause pour se reposer et prendre un verre de thé à l'absinthe ou écouter les quatre interventions restantes, ceci, souligna t-il si les parties invitées acceptaient au préalable de les écouter vu qu'ils ont présenté leur demande d'intervention après la fermeture de la liste. Finalement l'on décida à l'unanimité de leur donner la parole après la pause /thé à conditions qu'ils passent directement à la suggestion de solutions aux problèmes discutés auparavant. Tout le monde se dirigea vers les couloirs de la maison des jeunes où des verres de thé bien chaud attendaient ,les discussions s'enflammèrent en commentaires à ce qui venait d'être dit dans la salle .Des langues se déliaient encore plus dans les coins sombres en duos ou en groupes homogènes ,et voilà que ce qu'on critiquait il y a cinq minutes se reformait spontanément et symboliquement dans ces petits rassemblements basés sur des affinités ethniques , tribales ou associative ,chacun recherchait les "siens " preuve qu'on ne pouvait si facilement agir sur les mentalité et qu'il restait encore beaucoup à faire .
Revenus à la salle M.Lihi présenta à l'assistance attentive le bilan résumé des interventions et surtout des solutions contenues dans certaines des interventions.
Ensuite il donna le micro à M.Lhou Hemmaoui qui partit dans une diatribe assez vive de certaines opinions présentées : Nous n'avons encore rien compris ! Goulmima est une pépinière de cons, au lieu d'une pépinière de cadres comme vous dites ! Les solutions proposées n'ont pas toujours été efficaces, nous ne devons pas nous concentrer sur la critique de l'activité communale ...Il ne put achever son idée car M. Balakhdouch irrité par l'insulte proférée par l'intervenant se retourna vers lui pour lui demander de modérer ses paroles mais M.Hemmaoui s'énerva et mit fin à son intervention en vociférant et sortit de la salle .
Après un certain remue-ménage dans la salle crées par cette intervention pour le moins regrettable, M Lihi, après des efforts considérables et un mélange raisonnable de fermeté et de diplomatie, put ramener le calme dans la salle .Il donna la parole aux participants qui avaient demandé à intervenir dans l'ordre suivant:
1/ M Bouarfa : Je propose que des lavoirs soient construits dans les ksars pour permettre aux femmes de laver leur linge sale sans polluer l'eau des rivières. De même les terres collectives doivent-elles être partagées pour assurer une extension de la ville sans porter atteinte à la belle palmeraie qui nous entoure, il en va de la viabilité de notre système écologique dont l'équilibre risque d'être rompu par les constructions.
2/M.Faridi : Je pense qu'en ce qui concerne les autorités et les responsables communaux ,il faudrait établir des partenariats avec les différents services extérieurs et les communes pour pouvoir leur parler d'égal à égal au lieu d'attendre leur bon vouloir pour accorder ou rejeter les projets présentés par les associations, et les subventions qu'ils accordent.
3/ M. Hebbar : Pour ma par je suggère que soient constitués des ateliers en vue d'étudier les problèmes posés et étudier les réponses plausibles.
4/ M. Jaoui : Les associations devraient se fédérer pour pouvoir faire pression sur la municipalité et faire avancer la bonne gestion des affaires publiques.
5/Hafid Sadki : La solution à mon avis c'est de créer des groupes de pression et faire du lobbying en vue de pousser la municipalité à interdire la construction dans la palmeraie.
6/Kacimi : Je propose qu'on organise des rencontres annuelles pour présenter les possibilités d'investissement .Quant au barrage, je crois qu'il faudrait modérer nos espérances, trois études ont déjà été faites en vain et enterrées. Nous devons faire du lobbying dans les hautes sphères pour espérer nous faire entendre.
M. KLou : Dans la situation actuelle où les djemââs ancestrales sont un sérieux handicap pour le développement ,et notamment à Iggwlmimn ,je pense qu'il faut leur retirer la représentativité des ayant droit .D'un autre côté des efforts restent à faire pour protéger nos rivières et nos cours d'eau ,de même qu'il faudrait penser à édifier des terrains de sports en plus grand nombre ainsi que des équipements sportifs pour que les jeunes puissent s'occuper et s'éloigner des lieux de débauche et de la consommation des drogues diverses . Enfin un autre transformateur électrique ne serait pas de trop, d'autant plus que les pannes de secteur se font de plus en plus courantes ces derniers temps à cause de la surcharge.
M. Mehdi : Je n'ai rien à proposer, je pense seulement que la clé de tout développement est avant tout la communication, afin que les différences soient discutées et que l'autre soit accepté en vue d'un échange fructueux. Cependant je conseille que des réunions ou des meetings ne soient organisés si nous n'avons pas assez de sang froid pour accepter même les dépassements de l'autre et tenter de le comprendre.
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