De la nécessité d'un développement politique au Maroc. Texte de Al Mustapha Morada.

Le concept de développement politique est lié à l'évolution des systèmes politiques ,d'un système dit traditionnel à un système moderne .C'est à dire que s'il existe du point de vue économique des systèmes en voie de développement , il existe aussi des systèmes politiques en voie de modernisation.L'indice de cette dernière,selon Samuel Huntington (1), est " une tendance accrue vers l'égalité à travers la participation politique et le passage de la culture de la soumission à la culture de la participation ". Ainsi lorsque la participation fait défaut et que domine  l'exclusion et la polarisation politiques ...nous sommes en présence d'un système politique traditionnel .

Ce qui est remarquable au Maroc de nos jours c'est que le changement  vers la démocratie  ,à la lumière duquel nous pouvons évaluer le processus de développement politique est toujours objet de doute et de critique,car malgré le pas des"bonnes intentions" vécue à la fin des années 90 , notre paysage politique maintient une situation d'amalgame qui entrave la réalisation du cumul dans la culture de l'intégration et de la participation ,du fait que les les us et les habitudes sont devenus plus importants que les lois ,et même parfois que quelques articles de la constitution .Ainsi ,malgré que l'article 3 interdit le parti unique ,il n'existe pas pratiquement de pluralité politique dans les grandes causes .Que le PJD et le PAM soient des deux partis de l'opposition que réunit un terrain d'action dans la légalité et le respect  total des valeurs sacrées, et pourtant incapables d'unifier leurs positions et leur action, signifie que nous sommes en présence  de divergence partisane ou clanique ,si vous voulez ,mais pas de divergence politique. Et pour connaître la différence entre les deux sortes de divergences nous comparons la différence existant entre les deux grands partis espagnols dans leur position vis à vis de la régionalisation , des négociations avec les Basques ,de la relation avec le Maroc ainsi que de  la position envers les immigrés.La divergence entre entre les trente partis politiques qui constituent notre paysage politique nous apparaîtra alors comme un simple différend individuel et parfois capricieux ,car si Saâd Dine al'othmani  ,par exemple ,était demeuré à la tête du PJD ,beaucoup de positions empreintes de violence de la part du PAM ,n'auraient pas été prises à l'encontre de son parti. Et si El yazghi n'était pas à la tête de l'USFP il n'y aurait pas eu de scission du parti ouvrier ni lors du congrès ,et si Al Himma n'était pas derrière le PAM il serait peu renommé tels les partis d'Archane,ou El Kouhen ou Zerrouali...et puisque "si" en arabe signifie l'impossibilité chez les logistes arabes ,il y a donc là une fatalité omnipotente poussant notre échiquier politique vers plus d'extravagances...(à suivre)







(1)Samuel Phillips Huntington, (18 avril 1927, New York- 24 décembre 2008, Martha's Vineyard,Massachusetts), est un professeur américain de science politique auteur d'un livre mondialement célèbre intitulé Le Choc [Clash] des civilisations.