Le chemin de Sifaw (suite)
Chap 2
Le père hssaïn était assis sur un tapis de laine tissé par la sueur des petites paysannes .En regardant attentivement les dessins géométriques dessinés avec une régularité de machine "singer" ,il ne pouvait ôter de sa pensée l'idée de la souffrance dans laquelle vivent ces pauvres montagnardes .Esclaves des esclaves elles n'ont que le droit de se taire.Là dans cette exploitation sauvage de leur force de travail il n'était plus question de fraternité d'amazighité ou d'autres slogans que lui répétait de temps à autre son jeune sifaw.L'exploitation n'a pas de nom et les pauvres le demeurent ,pensa -t-il ,le joug n'a pas de couleur ou peu importe celle-ci .Pire même ,l'injustice exercée par les plus proches évoque la sensation d'avoir été égorgé d'une lame non aiguisée,ce qui accentue encore la douleur .
Lui hssain n'avait pas beaucoup de soucis à se faire .Ses champs de luzerne lui rapportent assez pour qu'il se sente à l'abri du besoin.Il avait aussi un commerce peu florissant il est vrai,mais qui assurait ses besoins et ceux de sa petite famille .sifaw était l'aîné .Le puiné ayyour avait trois ans de moins et avait maintenant dix-sept ans .Lui aurait voulu n'avoir qu'un enfant .Il n'était pas de ceux qui adorent une nombreuse marmaille qui ne laisse pas aux parents le temps de vivre .Tihli sa femme avait insisté dans l'espoir de procréer une petite fille qui lui ressemblerait .Elle avait même déjà choisi le prénom dés qu'elle avait senti le petit corps qu'elle croyait femelle bouger dans ses entrailles .Elle voulait l'appeler titrit,étoile en tamazight ,pour souligner sa beauté qu'elle devinait éblouissante tel le miroitement des astres .Dieu en a voulu autrement ,lui avait-il répondu quand elle vint se plaindre ,comme s'il y était pour quelque chose .Elle alla même dans son ignorance de la chose génétique ,jusqu'à l'accuser de le faire exprés et de ne lui donner que des garçons rien que pour la contrarier .Il dut y mettre toute sa diplomatie et son sang froid pour la convaincre que c'était la volonté du tout puissant .Mais il sentait derrière son regard qu'elle allait oeuvrer pour tomber enceinte dans l'espoir d'avoir une fille .Il la soupçonnait de tricher et de mettre des pilules d'aspirine à la place de ses contraceptifs ,mais il ne voulait pas encore lui en faire le reproche .Après tout chaque être venant au monde y vient avec sa pitance et nous n'y sommes pour rien se disait-il.
A ce moment de ses pensées solitaires hssain fit le geste pour prendre sa pipe de kif et s'en griller un plein fourneau de cette herbe qui était la seule à lui remettre la pendule à l'heure.C'est à ce moment précis qu'il entendit des coups frappés sur la porte du bas ,comme ils l'appelaient ,dans cette maison à plusieurs étages caractéristiques des ancestrales kasbahs du sud-est marocain.Il se leva prestement malgré sa quarantaine passée , mit ses sandales en peau de vache ,qu'on dit de gazelle et descendit les quelques marches qui le menèrent dans la première terrasse et redescendit encore dans le noir en usant parfois des allumettes pour ne pas déraper sur les marche dégarnies par les pieds humains et animaux .Il arriva à tanamast,la salle du milieu et redescendit encore pour arriver à Tassekift ,le hall de la maison .Il ouvrit la porte et laissa sifaw se glisser entre sa main et le battant de la porte .Avec ses vieux verrous ,pas moyen de se faire plusieurs clés .Il ralluma une allumette soit disant pour éclairer la route pour son fils mais celui-ci avait déjà atteint l'étage suivant avec son sac sous le bras .
Le père hssaïn était assis sur un tapis de laine tissé par la sueur des petites paysannes .En regardant attentivement les dessins géométriques dessinés avec une régularité de machine "singer" ,il ne pouvait ôter de sa pensée l'idée de la souffrance dans laquelle vivent ces pauvres montagnardes .Esclaves des esclaves elles n'ont que le droit de se taire.Là dans cette exploitation sauvage de leur force de travail il n'était plus question de fraternité d'amazighité ou d'autres slogans que lui répétait de temps à autre son jeune sifaw.L'exploitation n'a pas de nom et les pauvres le demeurent ,pensa -t-il ,le joug n'a pas de couleur ou peu importe celle-ci .Pire même ,l'injustice exercée par les plus proches évoque la sensation d'avoir été égorgé d'une lame non aiguisée,ce qui accentue encore la douleur .
Lui hssain n'avait pas beaucoup de soucis à se faire .Ses champs de luzerne lui rapportent assez pour qu'il se sente à l'abri du besoin.Il avait aussi un commerce peu florissant il est vrai,mais qui assurait ses besoins et ceux de sa petite famille .sifaw était l'aîné .Le puiné ayyour avait trois ans de moins et avait maintenant dix-sept ans .Lui aurait voulu n'avoir qu'un enfant .Il n'était pas de ceux qui adorent une nombreuse marmaille qui ne laisse pas aux parents le temps de vivre .Tihli sa femme avait insisté dans l'espoir de procréer une petite fille qui lui ressemblerait .Elle avait même déjà choisi le prénom dés qu'elle avait senti le petit corps qu'elle croyait femelle bouger dans ses entrailles .Elle voulait l'appeler titrit,étoile en tamazight ,pour souligner sa beauté qu'elle devinait éblouissante tel le miroitement des astres .Dieu en a voulu autrement ,lui avait-il répondu quand elle vint se plaindre ,comme s'il y était pour quelque chose .Elle alla même dans son ignorance de la chose génétique ,jusqu'à l'accuser de le faire exprés et de ne lui donner que des garçons rien que pour la contrarier .Il dut y mettre toute sa diplomatie et son sang froid pour la convaincre que c'était la volonté du tout puissant .Mais il sentait derrière son regard qu'elle allait oeuvrer pour tomber enceinte dans l'espoir d'avoir une fille .Il la soupçonnait de tricher et de mettre des pilules d'aspirine à la place de ses contraceptifs ,mais il ne voulait pas encore lui en faire le reproche .Après tout chaque être venant au monde y vient avec sa pitance et nous n'y sommes pour rien se disait-il.
A ce moment de ses pensées solitaires hssain fit le geste pour prendre sa pipe de kif et s'en griller un plein fourneau de cette herbe qui était la seule à lui remettre la pendule à l'heure.C'est à ce moment précis qu'il entendit des coups frappés sur la porte du bas ,comme ils l'appelaient ,dans cette maison à plusieurs étages caractéristiques des ancestrales kasbahs du sud-est marocain.Il se leva prestement malgré sa quarantaine passée , mit ses sandales en peau de vache ,qu'on dit de gazelle et descendit les quelques marches qui le menèrent dans la première terrasse et redescendit encore dans le noir en usant parfois des allumettes pour ne pas déraper sur les marche dégarnies par les pieds humains et animaux .Il arriva à tanamast,la salle du milieu et redescendit encore pour arriver à Tassekift ,le hall de la maison .Il ouvrit la porte et laissa sifaw se glisser entre sa main et le battant de la porte .Avec ses vieux verrous ,pas moyen de se faire plusieurs clés .Il ralluma une allumette soit disant pour éclairer la route pour son fils mais celui-ci avait déjà atteint l'étage suivant avec son sac sous le bras .
Commentaires