Compte-rendu en noir et blanc d'une réunion au lycée
L'ordre du jour de cette réunion du conseil de gestion du lycée qui s'est déroulée de 10 à 12 h 30 le samedi 14 10/09 comprenait les points suivants:
Le point suivant à l'ordre du jour fut la sécurité de l'établissement.A la rentrée scolaire de cette année un corps sécuritaire (privé?) a effectivement pris ses quartiers devant l'administration.Le directeur dans sa volonté de clarifier des questions relatives à la nature de cet organisme sécuritaire,de ses responsabilités et de ses limites,commença par lire une note administrative relatant les prérogatives de ces "agents pédagogiques" sécuritaires comme on les appelle par euphémisme.L'un des intervenants se demanda par exemple quel est le contenu que ces agents de sécurité notaient scrupuleusement dans leur main courante,ce registre dont ils ne se séparent jamais.Un autre exigea avec véhémence que le conseil de gestion du lycée prenne connaissance régulièrement du contenu de ce registre.Un autre cria que c'est une version des AWACS ,ces policiers habillés autrement qu'on trouve dans toutes les universités du pays.Ses propos furent renforcés par une brève indication dans la note administrative y référant et dans laquelle on peut lire que parmi les fonctions de ces agents figure la rédaction de rapports sur les manifestations à l'intérieur de l'établissement.Un intervenant fit remarquer qu'ils pourraient tout aussi bien établir des rapports sur les enseignants eux-mêmes et rejoint l'avis de son collègue qui avait exigé la consultation régulière de leur registre.Ceci d'autant plus que des déclarations sur un site local (http://www.goulmima4.com/) indiquent dans l'interview de cet "agent pédagogique"que sa mission consiste aussi à (poursuivre(!) les profs qui s'absenteraient sans raison valable (sic!) ).Le directeur fit remarquer également qu'ils ont été nommés seulement par téléphone avant de chercher à blanchir leur ardoise en faisant remarquer qu'ils ont aussi une mission sportive ,qu'ils sont choisis parmi les jeunes sportifs,qu'ils ont une ceinture noire de karaté etc...mais rien n'y fit et malgré la reconnaissance de certains que l'ordre est beaucoup mieux maintenu depuis que ce duo sécuritaire est là,les autres restaient sceptiques quant à la capacité de deux personnes de faire régner l'ordre dans un lycée d'environ deux mille élèves.Puis on passa au troisième point.
Ce fut le tour du projet d'établissement.Le directeur commença par souligner l'urgence d'établir un projet d'établissement dans les délais prescrits par la délégation sinon l'association "l'école de la réussite " constituée hâtivement à la fin de l'année dernière n'aurait aucune subvention pour réaliser ses projets(alors qu'on était censés justement chercher un projet). Quelqu'un cria narquoisement qu'il ne savait pas ce que c'était un projet d'établissement et demanda des éclaircissements ,mais personne ne fut en mesure de lui proposer une réponse convaincante. En désespoir de cause, le directeur exhiba de son tiroir tout un livre traitant de projets d'établissement ,que personne dans l'assistance n'avait jamais vu,avant de proposer carrément de copier le projet d'établissement d'un lycée voisin et de changer les noms(belle manière d'encourager le travail et la réflexion !) .Cette idée fut prise pour un trait de génie et fut admise à l'unanimité.
Le point suivant fut la propagation de l'influenza porcine.Le directeur informa l'assistance que des savonnettes ont été mises à la disposition de l'établissement à raison d'une savonnette par élève ,mais aucun échantillon n'a été montré aux membres du conseil et personne ne prit la peine de s'enquérir de la question.De campagne de sensibilisation,walou! même le dépliant collé sur le tableau d'affichage à l'entrée a été hâtivement enlevé.Tout le monde agit comme si cette maladie concernait une autre espèce que nous ,et qui se trouverait de surcroît sur une autre planète.Aucune résolution n'a été prise dans ce sens incitant par exemple les enseignants à réserver un peu de temps avant chaque séance pour rappeler les principes de base d'une bonne hygiène corporelle.
Le dernier point de cette réunion fut la note ministérielle concernant la prévention contre les catastrophes naturelles.selon cette note il faut organiser des groupes de sécurité et de prévention qui pourraient intervenir en cas de séïsme ou d'inondations ou autre calamité qui viendrait à frapper la région.Le directeur eut d'abord quelques difficultés à convaincre les membres du conseil du sérieux du contenu de cette note ,car il paraissait hors de propos de parler d'un tel sujet en pleine rentrée scolaire.Certaines mauvaises langues y virent même une façon assez abjecte de détourner l'attention des enseignants et des élèves de la véritable catastrophe,réelle celle-là ,que représente la situation de notre enseignement .N'empêche qu'une fois les réflexions tues l'on s'attela à former (encore une ) la commission qui veillerait au respect des consignes ,dont par exemple la sonnette d'allarme ,le positionnement et le guidage des élèves vers les issues de sécurité.Un spectacle d'appocalypse que le directeur s'escrima à faire vivre par les gestes ,à tel point que les plus émotifs crurent entendre le grondement sourd du tremblement ...de leur coeur devant l'absurde de la situation.
1/Nouveautés pédagogiques et organsationnelles.
2/Projet d'établissement.
3/Question de sécurité.
4/La protection contre l'influenza porcine.
5/La stratégie de prévention et de protection des catastrophes.
Après que chaque professeur eut pris sa place dans le bureau exigu du directeur celui-ci commença par présenter l'ordre du jour ,ensuite il entra dans le vif du sujet en abordant la question de la buvette qui a été projetée il y a déjà deux ans sans que personne n'en ait vu la moindre trace.Le directeur déclara qu'une commission a visité le lycée au début de l'été dernier et qu'elle a promis de construire cette buvette aux frais de l'Etat,sachant que les enseignants avaient côtisé auparavant pour sa construction.Il ajouta qu'aprés 3 mois passés maintenant sans résultat le conseil de gestion avait le choix entre l'édification de cette buvette ou l'attente que la délégation la construise à ses frais.Il fit remarquer également qu'une somme de 700dhs a du être prélevée pour payer les frais de la cérémonie d'adieu de trois fonctionnaires partis à la retraite;signala que la décision a peut-être été trop hâtive et fait allusion explicitement à la possibilité de rembourser cette somme de la part de l'association des parents d'élèves .Le reste de l'argent se trouvant toujours chez la commission chargée de la buvette.
A l'évocation de l'association des parents, un enseignant intervint pour faire remarquer que cette association justement n'est plus en situation régulière du moment que son bureau n'a pas été renouvelé conformément à son statut fondamental.Le directeur ne manqua pas de répondre à cette question en soulignant que malgré le non-renouvellement du bureau ladite association avait toujours un délai qui ne s'achèvera qu'à la fin du mois de Novembre prochain pour ce faire.Le problème de la bibliothèque du lycée qui n'est jamais ouverte a ensuite pris tout l'intérêt de l'assistance,chacun y alla de sa remarque sur le mauvais fonctionnement de ce service comme d'habitude .Le directeur commença par faire remarquer la nécéssité d'avoir des livres du moment qu'actuellement on ne trouve à la bibliothèque que le programme de la langue française,ajouta qu'on y trouve bien quelques livres distractifs et enclencha sur la nécéssité de trouver un moyen efficace contre le vol de livres de la part des élèves.Quelqu'un suggéra de prendre pour chaque emprunt de livre une copie de la carte scolaire de l'élève ou sa carte nationale pour les plus âgés pour pouvoir récupérer le bouquin en question,un autre suggéra de ne délivrer à l'élève ses attestations de réussite qu'aprés qu'il ait justifié sa situation avec le bibliothécaire,mais aucune de ces suggestions n'a apparemment retenu l'attention de l'assistance c'est pourquoi on l'abandonna pour passer à autre chose .Sans qu'aucune décision n'ait été prise .
Le point suivant à l'ordre du jour fut la sécurité de l'établissement.A la rentrée scolaire de cette année un corps sécuritaire (privé?) a effectivement pris ses quartiers devant l'administration.Le directeur dans sa volonté de clarifier des questions relatives à la nature de cet organisme sécuritaire,de ses responsabilités et de ses limites,commença par lire une note administrative relatant les prérogatives de ces "agents pédagogiques" sécuritaires comme on les appelle par euphémisme.L'un des intervenants se demanda par exemple quel est le contenu que ces agents de sécurité notaient scrupuleusement dans leur main courante,ce registre dont ils ne se séparent jamais.Un autre exigea avec véhémence que le conseil de gestion du lycée prenne connaissance régulièrement du contenu de ce registre.Un autre cria que c'est une version des AWACS ,ces policiers habillés autrement qu'on trouve dans toutes les universités du pays.Ses propos furent renforcés par une brève indication dans la note administrative y référant et dans laquelle on peut lire que parmi les fonctions de ces agents figure la rédaction de rapports sur les manifestations à l'intérieur de l'établissement.Un intervenant fit remarquer qu'ils pourraient tout aussi bien établir des rapports sur les enseignants eux-mêmes et rejoint l'avis de son collègue qui avait exigé la consultation régulière de leur registre.Ceci d'autant plus que des déclarations sur un site local (http://www.goulmima4.com/) indiquent dans l'interview de cet "agent pédagogique"que sa mission consiste aussi à (poursuivre(!) les profs qui s'absenteraient sans raison valable (sic!) ).Le directeur fit remarquer également qu'ils ont été nommés seulement par téléphone avant de chercher à blanchir leur ardoise en faisant remarquer qu'ils ont aussi une mission sportive ,qu'ils sont choisis parmi les jeunes sportifs,qu'ils ont une ceinture noire de karaté etc...mais rien n'y fit et malgré la reconnaissance de certains que l'ordre est beaucoup mieux maintenu depuis que ce duo sécuritaire est là,les autres restaient sceptiques quant à la capacité de deux personnes de faire régner l'ordre dans un lycée d'environ deux mille élèves.Puis on passa au troisième point.
Ce fut le tour du projet d'établissement.Le directeur commença par souligner l'urgence d'établir un projet d'établissement dans les délais prescrits par la délégation sinon l'association "l'école de la réussite " constituée hâtivement à la fin de l'année dernière n'aurait aucune subvention pour réaliser ses projets(alors qu'on était censés justement chercher un projet). Quelqu'un cria narquoisement qu'il ne savait pas ce que c'était un projet d'établissement et demanda des éclaircissements ,mais personne ne fut en mesure de lui proposer une réponse convaincante. En désespoir de cause, le directeur exhiba de son tiroir tout un livre traitant de projets d'établissement ,que personne dans l'assistance n'avait jamais vu,avant de proposer carrément de copier le projet d'établissement d'un lycée voisin et de changer les noms(belle manière d'encourager le travail et la réflexion !) .Cette idée fut prise pour un trait de génie et fut admise à l'unanimité.
Le point suivant fut la propagation de l'influenza porcine.Le directeur informa l'assistance que des savonnettes ont été mises à la disposition de l'établissement à raison d'une savonnette par élève ,mais aucun échantillon n'a été montré aux membres du conseil et personne ne prit la peine de s'enquérir de la question.De campagne de sensibilisation,walou! même le dépliant collé sur le tableau d'affichage à l'entrée a été hâtivement enlevé.Tout le monde agit comme si cette maladie concernait une autre espèce que nous ,et qui se trouverait de surcroît sur une autre planète.Aucune résolution n'a été prise dans ce sens incitant par exemple les enseignants à réserver un peu de temps avant chaque séance pour rappeler les principes de base d'une bonne hygiène corporelle.
Le dernier point de cette réunion fut la note ministérielle concernant la prévention contre les catastrophes naturelles.selon cette note il faut organiser des groupes de sécurité et de prévention qui pourraient intervenir en cas de séïsme ou d'inondations ou autre calamité qui viendrait à frapper la région.Le directeur eut d'abord quelques difficultés à convaincre les membres du conseil du sérieux du contenu de cette note ,car il paraissait hors de propos de parler d'un tel sujet en pleine rentrée scolaire.Certaines mauvaises langues y virent même une façon assez abjecte de détourner l'attention des enseignants et des élèves de la véritable catastrophe,réelle celle-là ,que représente la situation de notre enseignement .N'empêche qu'une fois les réflexions tues l'on s'attela à former (encore une ) la commission qui veillerait au respect des consignes ,dont par exemple la sonnette d'allarme ,le positionnement et le guidage des élèves vers les issues de sécurité.Un spectacle d'appocalypse que le directeur s'escrima à faire vivre par les gestes ,à tel point que les plus émotifs crurent entendre le grondement sourd du tremblement ...de leur coeur devant l'absurde de la situation.
Comment voulez-vous que des enseignants,dont certains ne font comme activité sportive que le délacement de leurs chaussures,à cause du nombre d'heures et d'élèves,pourraient garder leur sang-froid en de telles circonstances et guider courageusement les autres ,au risque de perdre la vie ? Ne serait-ce point qu'après s'être lavé les mains de toutes ses obligations l'Etat voudrait maintenant se débarasser de son rôle sécuritaire . Au lieu de fournir le centre local de la protection civileen moyensz logistiques et en personnel expérimenté et bien entrainé pour ce genre de mission , et de fournir au conseil le numéro à appeler en cas d'urgence,voilà qu'elle en charge des gens dont l'activité est avant-tout intellectuelle et ne sont nullement préparés ni physiquement ni moralement à jouer les zorro sur les balcons .
De toutes les façons ,de deux choses l'une ,soit une grande catastrophe va s'abattre sur la ville ,et certains pour renforcer cette thèse rappellent les simulations de sauvetage organisées il y a trois ou quatre ans par des militaires américains en collaboration avec des commandos de la protection civile marocaine en amont du fleuve ghriss.Dans ce cas cela qui imposerait de déclarer le branle-bas de combat dans toute la ville et pas seulement chez les élèves ;ou bien ce n'est,comme l'a si bien dit l'un des collègues qu'une façon de détourner l'attention des goulmimiens de leurs véritables problèmes de l'enseignement en les occupant à des opérations débiles comme celle-ci,d'autant plus que la note ministérielle demandait même d'organiser une simulation de sauvetage dans le lycée.Heureusement qu'on a eu la présence d'esprit de la refuser pour ne pas affoler tout le monde et surtout pour ne pas tourner au ridicule;et heureusement que celui-ci ne tue pas ...!
Commentaires
merci.
d'agir de remédier,de recommander,de rappeler ,si nécessaire,la fonction de chacun,ses responsabilités..il suffit seulement de la sérénité dans son travail!En tout cas, personnellement(voir écrits du 17et 21 courant) je trouve la présence des"agents sécuritaires" inadmissible;c'est contre nature-si j'ose dire-avec l'essence même de la mission de l'école,du collège et du lycée. YOUSSAD