Un petit corps noyé dans l'insouciance !
Hier un trés jeune enfant qui se baignait dans les marécages de l'Oued Ghriss "Bouysdhdihn",sur la route de Tilouine,a trouvé la mort d'une façon atroce.Le petit garçon voulait simplement rafraîchir son petit corps galvanisé par une température avoisinant les quarante-huit degrés à l'ombre et il s'est retrouvé noyé dans la vase nauséabonde.Voilà encore une victime de l'insouciance parentale d'un côté ,mais aussi d'une forme de société qui ne prend nullement en considération les besoins d'une partie importante de sa population que représentent les enfants.
Ces petits insouciants qui sont abandonnés à leur sort dés qu'ils savent mettre un pied devant l'autre pour s'éloigner de la maison paternelle.
Pourquoi par exemple des bourgs importants comme Tilouine ,Tadighouste,et même des ksars environnants ne disposeraient-ils pas d'une ou de plusieurs piscines communales dans une région caniculaire comme celle-ci?Pourquoi chaque été nous nous estmons obligés de payer un tribut trés lourd à la mort sous forme de petits corps à peine éclos que nous perdons dans les étangs de l'Asif n'Ghriss,alors que la construction de piscines locales et son entretien minimal ne sont pas trés coûteux,d'autant plus que l'eau évacuée peut servir à l'irrigation des champs? De quel droit se permet-on de mettre par insouciance la vie de nos enfants en danger et de répondre aprés la catastrophe que c'était tout bêtement écrit là haut? Le ciel continuera-t-il encore longtemps à excuser notre incapacité aprés que la terre aura recouvert ce petit corps qui ira témoigner dans l'au-delà de notre incompétence?
Que répondre donc à toutes ces questions et à celle de son père ,qui,rappelé en catastrophe des lignes du front où il défend l'intégrité de nos territoires,demandera au premier venu du Ksar :De quoi est mort mon petit fils? Lui dirons-nous qu'il est mort d'une maladie incurable,de la morsure d'un serpent à l'antidote inconnu ou bien aurons-nous le courage de lui dire les yeux dans les yeux qu'il est mort noyé dans la vase parce que la commune rurale n'a pas de quoi aménager une petite piscine pour lui et ses semblables où ils viendraient patauger à leur guise sous la surveillance d'un maître-nageur adulte payé à mille dirhams pour ce travail saisonnier? Quelle excuse trouverons-nous donc devant le deuil de sa mère ?qui croyait qu'elle vivrait encore longtemps pour voir un jour son fils marié à son tour et pouvoir mourir enfin tranquille aprés avoir longtemps cajolé ses petits enfants? et voilà que son projet "tombe à l'eau" et se noie parce qu'elle a eu le malheur de naître dans un pays qui ne donne aucune valeur à la vie de ses enfants?
Je me demande pour quelle raison personne n'a jamais eu l'idée de faire une collecte, autorisée bien sûr,pour construire une piscine publique sur un champs qu'il donnerait "lillah" pour que les enfants de son ksar puissent baigner leurs petits corps déjà diminués par la malnutrition et l'anémie.Est ce qu'on continue à croire que la grâce divine ne s'obtient que par la construction des mosquées ,alors que les bonnes actions n'ont pas de régistre particulier et que le fait de rendre le sourire et la joie à des petites têtes brûlées par le soleil doit être aussi bénéfique en terme de "hassanates" que la construction d'un lieu de culte ? Le repos des corps doit bien valoir celui des âmes ! Et puis à quoi servent donc tous ces représentants que l'Etat engraisse avec l'argent des contribuables ,si non seulement ils n'aménagent pas de nouvelles piscines,mais encore rendents celles qui existent déjà hors de portée des plus démunis ,en permettant que le prix de la baignade soit fixé à l'heure et augmenté de cent pour cent d'une traite? Nos élus sont ils devenus des fossoyeurs des rêves de notre jeunesse et des croque-morts payés à la pièce par les entrepreneurs des pompes funèbres?
Je le crains fort et en tel cas paix et salut sur nos âmes serviles,Amen!
Commentaires
Bravo! Il fallait avoir le courage de le dire. Tant de choses, simples et utiles, parfois vitales, pourraient être faites. Aider les autres à vivre mieux, agir modestement et discrètement fi ddounia, plutôt que de se glorifier de ce que "Mon minaret sera plus haut que le tien!".