cette liberté sous caution dont on parle avec précaution !!
La rumeur s'est vite répandue comme une traînée de poudre dés les premières heures du jour:"on les a relâchés!!on les a relâchés !!".Et même sans que personne n'ait prononcé des noms tout le monde savait qu'il s'agissait des prisonniers incarcérés pour les besoins de l'enquête à propos de malversations dans le budget de la municipalité .Le bouche-à-oreille a merveilleusement fonctionné encore une fois et au bout d'une heure les informations quoique contradictoires avaient déjà fait le tour de la ville et l'internet et le GSM aidant,de toute la planète.
Au début on parlait de l'élargissement avec sursis de tout le groupe avant que des sources mieux informées ,après des contacts bien ciblés ne restreignent la libération au seul ex-président du conseil.Et les commentaires d'aller bon train.Il y avait ceux qui se demandaient :"Mais pourquoi lui tout seul,et les autres?C'est une injustice! C'est parce qu'il a de l'argent et qu'il peut mieux se défendre?" Ceux-là même qui crient à l'injustice étaient les premiers il y a quelques mois à crier haut et fort qu'on punisse tout le monde des plus lourdes peines .Ce sont aussi ceux qui crient le plus fort qui vont raser les murs ,une fois la nuit tombée, pour aller souhaiter la bienvenue à celui qu'ils sont en train de dénigrer en public.D'autres se contentent de répandre la nouvelle sans commentaires ,certains qu'ils sont ceux-la que les murs ont des oreilles. Ils se limitent à une impartialité d'occasio et avec une placidité de moine tibétain ils poussent même le zèle de la circonspection jusqu à observer du coin de l'oeil les rictus nerveux des lèvres de leur interlocuteur susceptibles de trahir quelque sentiment en latence,histoire d'en faire un commentaire plus osé à l'un de leurs rares confidents,derrière une théière bien chaude payée par ce dernier pour les frais du service ainsi rendu.
Dans des petites villes comme celle-ci où la communauté vit selon des shèmes à l'apparence draconiennes imposés par une morale d'origine théologique saupoudrée de croyances païennes très persistantes,chaque individu se fait de lui même et des autres une image figée qu'il ne fera que retoucher au gré des circonstances.Certain d'avoir lui même raison plus que personne ,il se prend pour le compteur Jaeger de la vertu et s'approche ou s'éloigne des autres selon l'intensité de son aiguille intérieure.C'est ainsi que l'incarcération des membres ,élus ou non de la municipalité vient jouer ici un rôle catharsique de purification du corps sociétal "souillé" par la "pénétration" d'un "organe" étranger ou du moins qu'on veut comme tel, dans cette image idéalisée,intériorisée depuis plus de quatorze siècle;de cette "oumma" qui ne peut que suivre la "bonne voie" comme le dit le hadith consacré "ma jtama3at oummati 3ala dalaal".
Toute déviation est considérée par les "bien-pensant" du groupe comme un crime passible des plus lourdes peines ,sans même prendre le temps ni avoir la patience de suivre les voies légales d'un bon jugement .Toute personne atteinte par l'opprobre est ainsi souillée et devient d'une impureté qui ne sera jamais réhabilitée ,du moins en apparence,car derrière les coulisses on retrouvera une grande majorité des plus échauffés derrière la "siniya" du condamné en train de préparer du thé à ses invités venus lui présenter leur allégeance sournoise et dont personne n'est finalement dupe.
C'est un jeu que maîtrisent parfaitement tous ceux qui veulent se donner un quelconque éclat dans l'organisme social ,à peu de frais,en se limitant à se forger un masque impassible de circonstance, dont ils ne gagnent finalement que les rides longitudinales de leur sphère burinée et celles ,horizontales de leur front au milieu duquel trône le cercle du durillon ,séquelle des années de prières volontaires, sur la terre battue,pour le mettre en valeur, ou sur les "tigrtal" en palmes décomposées des mosquées mal entretenues ,et au budget de fonctionnement aussi chétif qu'un fakir Hindou en période de jeûne.Ce cor qui fait souffrir le corps pour mieux mettre en valeur son mépris est l'éloignement de toute jouissance épicurienne et la libération de l'esprit dans sa quête ascétique d'un bonheur dans la plénitude de l'eau delà,à défaut d'en jouir ici bas.Mais l'abandon des plaisirs ne veut nullement dire l'abandon des droits à une vie décente,à une nourriture équilibrées,à des loisirs "halal", dans un environnement propre et la prière dans des lieux de culte qui respectent l'humanité et l'humilité de l'esclave de dieu.
La libération cautionnée de l'ex-président ,à défaut des autres vient donc déranger un équilibre qui s'est établi depuis.Leur incarcération avait ,ne serait-ce qu'en apparence dégagé de chacun la responsabilité de n'avoir rien fait ,face à ce "mounkar" que tout le monde reniait sans pouvoir en prouver la plus infinitésimale des manifestations,dans un système politique où personne n'est citoyen de plein droit et par conséquent personne ne peut requérir que lui soient présentées les constituants du dossier de la fraude,si fraude il y a ,d'autant plus que si de l'argent a été détourné c'est avant tout de l'argent public qui appartient à monsieur tout le monde.La libération a dérangé plus que l'incarcération,non seulement parce qu'elle remet tout à la case départ et repose les mêmes questions fondamentales;mais en plus elle arrive à un moment où les blessures des dernières élections ne se sont pas encore cicatrisées et voilà que ceci vient rappeler cela dans un engrenage que refuse même le cerveau le plus amnésique.
Selon certaines langues qui se disent dans le secret des dieux ,pour faire impression sur leur auditoire,le président sortant (aux deux sens),aurait été libéré suite à un compromis entre tous les détenus qui,une fois informés par leur avocat que l'un d'entre eux seulement pouvait être libéré pour s'occuper du dossier de la défense,ils auraient choisi l'ex-président .D'abord en application ,même intra-muros, de l'adage qui dit "à tout seigneur tout honneur",en plus il était logique que le mieux nanti était à même de préparer une défense efficiente de ses compagnons de chambrée,eu égard à l'importance relative des patronymes pesants qu'il possède griffés dans son agenda portatif.
Une chose est sûre c'est que tout accusé est innocent jusqu'à preuve du contraire, et après qu'il ait épuisé toutes les voies de recours qui lui sont garanties par les lois en vigueur, devant une instance juridique légalement constituée et après qu'il ait été le dernier à prendre la parole pour sa propre défense.Le peuple ,lui,dresse les échafauds ,pend et flagelle toute âme et tout corps qui est soumis à sa vindicte symbolique ,par le verbe,sans égard aucun à la justice en tant que telle.La condamnation de ce groupe fonctionne comme une purification de chacun qui continuera à se regarder fièrement dans son miroir chaque matin en se touchant le bout du nez ,au delà duquel on ne lui permet de rien voir,pour être bien certain que c'est bien lui et que ces petits péchés n'avaient aucune commune mesure avec "lefdiht" de ceux qu'il considère déjà comme coupables.Une manière de se sentir bien tranquille en allant demander au bon dieu d'éloigner de lui satan le lapidé et sa tentation ,maîtresse de tous les vices et se disant à soi même que pour les grands "dossiers" de ses péchés à lui personne n'est au courant à l'exception de dieu justement .Mais là c'est une autre histoire à dormir couché sous une épitaphe de marbre par un mètre de fond dans le cimetière, qui porte ici un nom très suggestif "aguemmad" ,ou "l'au-delà "pour les non initiés à la langue amazigh du terroir !
Au début on parlait de l'élargissement avec sursis de tout le groupe avant que des sources mieux informées ,après des contacts bien ciblés ne restreignent la libération au seul ex-président du conseil.Et les commentaires d'aller bon train.Il y avait ceux qui se demandaient :"Mais pourquoi lui tout seul,et les autres?C'est une injustice! C'est parce qu'il a de l'argent et qu'il peut mieux se défendre?" Ceux-là même qui crient à l'injustice étaient les premiers il y a quelques mois à crier haut et fort qu'on punisse tout le monde des plus lourdes peines .Ce sont aussi ceux qui crient le plus fort qui vont raser les murs ,une fois la nuit tombée, pour aller souhaiter la bienvenue à celui qu'ils sont en train de dénigrer en public.D'autres se contentent de répandre la nouvelle sans commentaires ,certains qu'ils sont ceux-la que les murs ont des oreilles. Ils se limitent à une impartialité d'occasio et avec une placidité de moine tibétain ils poussent même le zèle de la circonspection jusqu à observer du coin de l'oeil les rictus nerveux des lèvres de leur interlocuteur susceptibles de trahir quelque sentiment en latence,histoire d'en faire un commentaire plus osé à l'un de leurs rares confidents,derrière une théière bien chaude payée par ce dernier pour les frais du service ainsi rendu.
Dans des petites villes comme celle-ci où la communauté vit selon des shèmes à l'apparence draconiennes imposés par une morale d'origine théologique saupoudrée de croyances païennes très persistantes,chaque individu se fait de lui même et des autres une image figée qu'il ne fera que retoucher au gré des circonstances.Certain d'avoir lui même raison plus que personne ,il se prend pour le compteur Jaeger de la vertu et s'approche ou s'éloigne des autres selon l'intensité de son aiguille intérieure.C'est ainsi que l'incarcération des membres ,élus ou non de la municipalité vient jouer ici un rôle catharsique de purification du corps sociétal "souillé" par la "pénétration" d'un "organe" étranger ou du moins qu'on veut comme tel, dans cette image idéalisée,intériorisée depuis plus de quatorze siècle;de cette "oumma" qui ne peut que suivre la "bonne voie" comme le dit le hadith consacré "ma jtama3at oummati 3ala dalaal".
Toute déviation est considérée par les "bien-pensant" du groupe comme un crime passible des plus lourdes peines ,sans même prendre le temps ni avoir la patience de suivre les voies légales d'un bon jugement .Toute personne atteinte par l'opprobre est ainsi souillée et devient d'une impureté qui ne sera jamais réhabilitée ,du moins en apparence,car derrière les coulisses on retrouvera une grande majorité des plus échauffés derrière la "siniya" du condamné en train de préparer du thé à ses invités venus lui présenter leur allégeance sournoise et dont personne n'est finalement dupe.
C'est un jeu que maîtrisent parfaitement tous ceux qui veulent se donner un quelconque éclat dans l'organisme social ,à peu de frais,en se limitant à se forger un masque impassible de circonstance, dont ils ne gagnent finalement que les rides longitudinales de leur sphère burinée et celles ,horizontales de leur front au milieu duquel trône le cercle du durillon ,séquelle des années de prières volontaires, sur la terre battue,pour le mettre en valeur, ou sur les "tigrtal" en palmes décomposées des mosquées mal entretenues ,et au budget de fonctionnement aussi chétif qu'un fakir Hindou en période de jeûne.Ce cor qui fait souffrir le corps pour mieux mettre en valeur son mépris est l'éloignement de toute jouissance épicurienne et la libération de l'esprit dans sa quête ascétique d'un bonheur dans la plénitude de l'eau delà,à défaut d'en jouir ici bas.Mais l'abandon des plaisirs ne veut nullement dire l'abandon des droits à une vie décente,à une nourriture équilibrées,à des loisirs "halal", dans un environnement propre et la prière dans des lieux de culte qui respectent l'humanité et l'humilité de l'esclave de dieu.
La libération cautionnée de l'ex-président ,à défaut des autres vient donc déranger un équilibre qui s'est établi depuis.Leur incarcération avait ,ne serait-ce qu'en apparence dégagé de chacun la responsabilité de n'avoir rien fait ,face à ce "mounkar" que tout le monde reniait sans pouvoir en prouver la plus infinitésimale des manifestations,dans un système politique où personne n'est citoyen de plein droit et par conséquent personne ne peut requérir que lui soient présentées les constituants du dossier de la fraude,si fraude il y a ,d'autant plus que si de l'argent a été détourné c'est avant tout de l'argent public qui appartient à monsieur tout le monde.La libération a dérangé plus que l'incarcération,non seulement parce qu'elle remet tout à la case départ et repose les mêmes questions fondamentales;mais en plus elle arrive à un moment où les blessures des dernières élections ne se sont pas encore cicatrisées et voilà que ceci vient rappeler cela dans un engrenage que refuse même le cerveau le plus amnésique.
Selon certaines langues qui se disent dans le secret des dieux ,pour faire impression sur leur auditoire,le président sortant (aux deux sens),aurait été libéré suite à un compromis entre tous les détenus qui,une fois informés par leur avocat que l'un d'entre eux seulement pouvait être libéré pour s'occuper du dossier de la défense,ils auraient choisi l'ex-président .D'abord en application ,même intra-muros, de l'adage qui dit "à tout seigneur tout honneur",en plus il était logique que le mieux nanti était à même de préparer une défense efficiente de ses compagnons de chambrée,eu égard à l'importance relative des patronymes pesants qu'il possède griffés dans son agenda portatif.
Une chose est sûre c'est que tout accusé est innocent jusqu'à preuve du contraire, et après qu'il ait épuisé toutes les voies de recours qui lui sont garanties par les lois en vigueur, devant une instance juridique légalement constituée et après qu'il ait été le dernier à prendre la parole pour sa propre défense.Le peuple ,lui,dresse les échafauds ,pend et flagelle toute âme et tout corps qui est soumis à sa vindicte symbolique ,par le verbe,sans égard aucun à la justice en tant que telle.La condamnation de ce groupe fonctionne comme une purification de chacun qui continuera à se regarder fièrement dans son miroir chaque matin en se touchant le bout du nez ,au delà duquel on ne lui permet de rien voir,pour être bien certain que c'est bien lui et que ces petits péchés n'avaient aucune commune mesure avec "lefdiht" de ceux qu'il considère déjà comme coupables.Une manière de se sentir bien tranquille en allant demander au bon dieu d'éloigner de lui satan le lapidé et sa tentation ,maîtresse de tous les vices et se disant à soi même que pour les grands "dossiers" de ses péchés à lui personne n'est au courant à l'exception de dieu justement .Mais là c'est une autre histoire à dormir couché sous une épitaphe de marbre par un mètre de fond dans le cimetière, qui porte ici un nom très suggestif "aguemmad" ,ou "l'au-delà "pour les non initiés à la langue amazigh du terroir !
Commentaires
Bien cordialement.
AJFT
N.B.: Une subtilité du vocabulaire juridique: on parle de "relaxe", pas de "relaxation" dans le cas de l'ex-président. Mais la première va générer la seconde! ;-)