Les animaux malades du S.I.D.A.



Un mal bien étrange,dont chacun rejetait,
Les torts sur le voisin,a jadis alerté,
Toute la gent des bois,et le lion tint conseil,
Dans l'antre même du tigre,soucieux de tout veto,
qu'à toute mesure active il pourrait opposer.
***
L'ours prit la parole ,et d'un geste outragé,
laissa tomber l' marteau,et jeta la faucille.
"Comment dit-il rageur,qui donc aurait permis,
Que l'on vous dise ô roi,d'ainsi douter de moi?
Qui suis ,vous le savez,des plus fidèles aux lois!
Demandez à dame ourse,si tel est votre choix,
Vérifiez auprès d'elle ,de vrai ma bonne foi,
Nos douces moitiés qui veillent,finissent par tout savoir,
Certains sens avertissent...autant les choisir belles!"
***
C'est bien ce que vous êtes ,trancha le lion pensif,
Il avait bien un croc,pour cet ours impulsif,
Mais vieillissant qu'il est,il devait être sage,
Devant ses pectoraux,devant ses blancs rasoirs,
Comment condamner l'ours,d'où viendrait tel courage?
Qui pourrait sa peau vendre,avant l'avoir tué?
Autant ses vices absoudre,que d'en subir la rage.
***
Le lion passa l'micro,à l'éléphant tout rond,
Qui déclara de suite,regard au ciel,peau grise;
Respecter tous les dogmes de sainte mère église,
Et n'être point adepte,d'aucune secte en orient,
Ni d'un club de drogués ,qui voient ses frères en rose,
Ni d'un club échangiste,ignore de Kuma les poses,
ne pouvait donc avoir ,du virus l'embryon,
tuant même un foetus,derrière ses parois closes.
Il ajouta ,sérieux,jurant du Panthéon,
Que d'un pareil effet ,il n'était point la cause,
Comme disait Pangloss,sous la plume de Voltaire.
Tout heureux qu'il était,de pouvoir satisfaire,
Les appétits d'une horde,comment aurait-il temps.
Enfin,jurant tout haut par tous les dieux d'Olympe,
Que bien malgré sa trompe,il n'était guère trompeur!
N'étant guère sans défenses comment ne pas l' croire,
Alors qu'un lion, même fort ,ne pourrait guère dompter,
ce charnu pachyderme,ni même le faire choir.
On crut le mastodonte,pour l'argument du poids!
On ne tue pas un ponte,surtout s'il pèse une voix,
Au conseil en quinconce,dictant aux faunes ses lois.
Telle donc fut la sentence: Non-lieu par qui de droit!
***
Le lion jeta l'micro,au loup bavant dans l'ombre,
Les yeux de braise parlèrent, et tinrent ce discours:
Depuis que majesté,si pleine de bonnes grâces,
Alors que j'étais rien ,m'avait sauvé dîtes l'air,
sur quel voulez que je danse,j'en serais enchanté!
N'ai-je point passé mon temps ,entraînant tous vos princes,
Aux dures épreuves de chasse,aiguisant leurs cerveaux?
J'ai bien joué des farces,comme fit maître renard,
Vantant des uns les grâces,mais tous ne sont corbeaux,
De messire Lafontaine,encore moins l'agneau!
***
Le lion à ces paroles,rugit à faire trembler,
Les murs de Jéricho :Il savait la chanson,
Mais ne pouvait rien faire,qui puisse gêner le loup.
Ce dernier en profite,en bon chasseur d'occase,
Saisit au vol l'aubaine,de pouvoir s'éclipser,
non sans avoir d'abord,livré son plaidoyer,
et d'un regard placide,survole la cour du roi,
Puis s'adresse au seigneur,dans son langage de choix:
"De grâce n'accusez point,ça ferait de la peine,
A ma jolie louvette,qui m'en ferait une scène,
A toute la haine qu'elle couve,je tiendrais tête à peine,
Vous connaissez les louves ,et leurs fureurs soudaines!
D'ailleurs,les loups du Livre,avec jeûnes et prières,
Vouons un grand respect ,aux sacrés liens de chair,
Comment voulez-vous donc, que j'aie trompé ma chère?
Pour l'once de Paradis,aurais-je risqué l'enfer?"
***
"Bouche de miel et coeur de fiel",cria le maître en l'air,
Un aigle sur une cime défiant toutes ces crinières.

aziz . 28/01/04 (à suivre)

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