Un philosophe dérangeant !

      Vers la fin du V ème siècle,on voit dans les rues d'Athènes un étrange bonhomme ,le nez retroussé,la bouche large,le ventre abondant ,les jambes cagneuses.Il s'appelle Socrate .Sa conduite et ses propos sont aussi étranges que sa personne .Il aborde les hommes politiques, les prêtres,les fils de famille ,les artisans et leur pose sans cesse les mêmes questions :"Qu'est ce que la justice? La beauté?Le bien et le mal?" On fait cercle pour l'entendre.Il démontre à ses interlocuteurs qu'ils ne savent pas le premier mot de ce dont ils parlent ,même quand il s'agit de définir le but du mètier qu'ils exercent . Les passants rient de la confusion des grands personnages,incapables de répondre aux questions ironiques de Socrate.Lui-même prétend ne pas savoir grand chose,mais il cherche avec passion la vérité.

Autour de lui se sont groupés quelques jeunes gens , ses disciples.Il leur apprend à réfléchir sur le sens de la sens de la vie humaine ,sur le bonheur sur la vertu ,sur les dieux.Par son exemple autant que par sa parole ,il enseigne le mépris des richesses et des honneurs ,le courage de son opinion,le respect de la vérité.Il est pauvre, mal vêtu,indépendant,sage,heureux.
Avec les années Socrate se fait beaucoup d'ennemis.Ceux-ci l'accusent de corrompre la jeunesse et de mépriser les dieux de la cité.Il finissent par lui faire un procés.Au tribunal,Socrate affirme que ,quoi qu'il arrive,il continuera à agir et à parler comme il l'a toujours fait.Il estime qu'il a rendu un grand service aux Athéniens en leur enseignant à se détacher des biens matériels pour s'occuper de leur âme.Ne mérite-t-il pas une récompense? Ce langage offense le tribunal. Socrate est condamné à boire un poison ,la ciguë.

En prison,ses disciples lui proposent de le faire évader.Il refuse.Quoique innocent,il préfère mourir plutôt que de désobeir aux lois.Il passe la dernière journée de sa vie à discuter avec ses amis de l'immortalité de l'âme.Il prend le poison sans trembler ,fait sa prière aux dieux et meurt avec sérénité.
              D'aprés andré Bonnard,Histoire ancienne.