Goulmima: Tilelli organise un débat sur La fasification de l'Histoire du Maroc.

Le jeudi 11/12/08 à 16 heures l'association socioculturelle Tilelli a organisé dans le local de sa bibliothèque une rencontre débat intitulée "le contexte général de la célébration des prétendus 1200 années de l'édification de l'Etat marocain".

Au début de son exposé M. SAÏD LANZI a tenu à clarifier les différentes étapes par lesquelles est passé ce projet depuis la création d'une association clés en main sous la présidence d'un certain Saad Kettani dotée d'un budget faramineux avoisinant les 45 milliards de centimes prélevés sans scrupules dans le budget de l'Etat et par conséquent de l'argent des contribuables.Avant ,au moment de la création de ladite association ,ajouta M.Saïd ,on parlait de la commémoration de 1200 ans de l'édification de la ville de Fes ,puis après quelques mois il s'agissait de l'instauration de la monarchie au Maroc avant de devenir dans sa version finale l'anniversaire de la fondation de l'Etat marocain.Dans cette intervention M.EL ANZI tendait avec ténacité à ressortir la nuance existant entre ces trois formes et à faire comprendre à son auditoire que ce changement de dénomination n'était aucunement innocent et occultait une volonté certaine de légitimer le pouvoir par un retour vers un passé jugé glorieux.

Devant la crise politique et idéologique les décideurs ont opté pour le témoignage du passé pour crier au monde la longévité de ce système de gouvernement qui lui confère à leur yeux une légitimité historique.En enseignant d'Histoire M.EL ANZI cosolida ses affirmations par des exemples tirés des évènements essentiels qui ont marqué le Maroc durant les douze siècles auxquels s'arrêtent les Historiographes officiels et observa que ceux-ci amputaient le passé du pays d'une grande partie de son Histoire et donc de son identité ancestrale.A titre d'exemple il fit remarquer que le royaume des Bureghwatta des Almohades,des Almoravides sont traités avec négligence au profit de royaumes d'une importance relativement moindre tel que celui des Sâadiyines .L'idéologie que véhicule cette interprétation sociologiquement réductrice est que le Maroc n'avait connu de réelle organisation politique avant l'arrivée d'Idriss I er au deuxième siècle de l'Hégire ;ce qui est,à n'en point douter, une aberration totale.

M.EL ANZI a déploré durant son exposé que la société civile n'ait pas manifesté son refus total de cette tentative de lavage de cerveaux commune que le pouvoir en place entreprend actuellement,notamment en diffusant une note dans les établissements scolaires pour que des activités festives soient organisées à l'occasion.Puis il rappela la dimension que donnait le pouvoir à cette commémoration en déléguant des émissaires dans les principales capitales européennes afin de chercher à son mythe fondateur une audience internationale ,toujours bien sûr sur le dos du contribuable dont l'identité est ainsi falsifiée grâce à ses propres deniers.A la fin et après un tour d'horizon assez instructif l'intervenant posa la question fondamentale en de pareilles circonstances à savoir quelles sont les voies de recours possibles pour le mouvement amazigh afin de faire entendre sa voie dans un environnement hostile crée par la nomenclature arabocrate en place qui en piétine les plate-bandes en investissant énormément d'argent dans la propagande culturelle longtemps demeurée chasse gardée de ce mouvement identitaire .

B. Aziz. 12/12/08.