L' ablution payante sacrée (des problèmes!)
Ce vendredi Je me suis dirigé comme à l'accoutumée en ce jour saint à la mosquée sise au centre de la ville pour la prière commune.Devant ladite mosquée je me rappelai que je devais refaire mes ablutions c'est pourquoi je bifurquai à droite et entrai dans la salle des toilettes c'est alors qu'à ma surprise je trouvai une file assez longue devant le préposé au service qui refusait catégoriquement de livrer de l'eau chaude à quiconque ne passait pas à la caisse.Le petit monsieur ,un pauvre hère misérable criait à qui voulait l'entendre que pour être servi en eau chaude il fallait côtiser pour l'achat de la butane de gaz.
Je m'approchai et tendis mon récipient ,il me répéta la même rengaine à laquelle je répondis que la mosquée est un lieu public édifié par l'Etat et que de ce fait toutes les charges étaient assumées par ce dernier d'autant plus que les biens des Habbous étaient innombrables et qu'ils n'avaient pas besoin des pièces de monnaie jaune des fidèles .Le petit bonhomme me toisa d'un air contrarié et visiblement outré de voir que quelqu'un osait lui répondre de la sorte ,lui ,dont la voix tonitruante faisait la pluie et le beau temps dans les toilettes...Un autre énergumène visiblement complice s'interposa en me disant que ce pauvre n'était pas payé par l'Etat pour faire ce travail,ce à quoi je répondis qu'il devait être payé et si ce n'était pas le cas personne ne l'obligeait à faire un travail en échange duquel il ne percevait point de salaire.
-"alors donne lui toi un salaire!" me dit-il avec l'impolitesse des poltrons
-"Je ne suis pas sa mère pour lui donner un salaire moi!répondis-je énervé par tant de fausse compassion dans sa voix,
mais personne ne lui demande de travailler pour rien ,ni pour être payé par les prieurs alors que ceux-ci paient déjà assez d'impôts à l'Etat, et puis le ministre des affaires cultuelles est l'un des plus riches au Maroc .
L'énergumène ,visiblement dépassé s'ésquiva et sortit tandis que plusieurs regards inquisiteurs déjà s'agglutinaient sur moi ,avec au fond des yeux une interrogation quasiment visible sur mon identité ,moi qui osai m'élever contre un petit dictateur dans les toilettes d'une mosquée au fin fond d'un pays ou la plupart n'osent encore lever l'échine de crainte de recevoir une balle qui n'aurait pas encore trouvé sa cible aprés les nullement regrettables années de plomb. Quant à la sainteté des lieux ,au respect du jour sacré etc...Ce sont là des vocables pour d'autres! A quoi sert de se baisser vingt fois devant l'absolu si c'est pour fuir le réel?
Le lendemain à la prière du Dohr,même scénario ,cette fois-ci je passai seulement devant les toilettes et j'entendis des vociférations et des injures .Ma curiosité instinctive me poussa à jeter un coup d'oeil à l'intérieur ,d'autant plus que ce problème commençait à prendre de l'ampleur.Je vis encore une fois le cerbère de la salle des eaux en altercation assez avancée avec un vieux visage buriné connu dans toute la ville où il réparait les télévisions avec plus ou moins de bonheur selon son humeur.Bathami tentait devant la foule des curieux de faire fléchir le vendeur d'eau et d'obtenir de lui de quoi se laver pour la prière mais ce dernier demeurait inflexible et exigeait de voir tomber une pièce blanche dans son escarcelle avant d'ouvrir le robinet.Bathami de son côté jurait par tous les saints de la région qu'il n'avait pas de monnaie et pour appuyer ses dires il exhiba un billet de 100 dhs qu'il fit renifler deux fois au cerbère mais celui-ci ne voulait rien entendre.Une tierce personne ,de ces jeunots nouvellement convertis à l'Islam et qui croyaient tout ce qu'ils voyaient et guêtaient toujours l'occasion de faire une bonne action tendit son seau d'eau à bathami pour le calmer et faire cesser cette altercation mais ce dernier éleva encore plus le ton,lui qui était déjà habitué à régler le volume des postes de radio ,et jura qu'il allait montrer à cet énergumène de quel bois il se chauffait(le chauffage était justement la base du problème)
-"est ce que la mosquée appartient à ton père?
-"oui ,répondit le préposé ,elle lui appartient.
-"Alors nous allons voir qui aura le dernier mot.
Des prieurs en attente qui s'étaient agglutinés devant le portail tentaient de calmer les esprits par des "la inaalk achittan" pas assez convaincants ,mais chacun cherchait en fait la meilleure occasion pour se faufiler et profiter du désordre ambiant pour s'infiltrer dans une cabine de toilette sans faire la queue avec même de l'eau de robinet froide.
Dehors un mokhazni attiré par les cris comme le miel attire les mouches s'était arrêté en plein soleil et surveillait de loin aprés s'être enquéri brièvement de la raison de la dispute.Il était sans doute en train de jauger de la gravité de l'incident pour prendre la décision d'aller ou non aviser le pacha de cette situation.
Quant à moi je me précipitai à l'intérieur de la mosquée où je n'eus que le temps de rattraper de justesse la première prosternation.
La journée d'aprés,toujours à la même heure ,j'arrivai devant la mosquée où jevis le petit bonhomme préposé aux toilettes en pleine discussion avec un homme qui se préparait à entrer dans la mosquée.Lorsque je fus prés d'eux je vis le petit bonhomme en train de remettre la monnaie au monsieur qui l'attendait avec impatience.Pour un etranger qui passerait à ce moment et verrait cette scène ce serait là une preuve irrévocable que la prière est devenue payante sous nos tropiques!
Je m'approchai et tendis mon récipient ,il me répéta la même rengaine à laquelle je répondis que la mosquée est un lieu public édifié par l'Etat et que de ce fait toutes les charges étaient assumées par ce dernier d'autant plus que les biens des Habbous étaient innombrables et qu'ils n'avaient pas besoin des pièces de monnaie jaune des fidèles .Le petit bonhomme me toisa d'un air contrarié et visiblement outré de voir que quelqu'un osait lui répondre de la sorte ,lui ,dont la voix tonitruante faisait la pluie et le beau temps dans les toilettes...Un autre énergumène visiblement complice s'interposa en me disant que ce pauvre n'était pas payé par l'Etat pour faire ce travail,ce à quoi je répondis qu'il devait être payé et si ce n'était pas le cas personne ne l'obligeait à faire un travail en échange duquel il ne percevait point de salaire.
-"alors donne lui toi un salaire!" me dit-il avec l'impolitesse des poltrons
-"Je ne suis pas sa mère pour lui donner un salaire moi!répondis-je énervé par tant de fausse compassion dans sa voix,
mais personne ne lui demande de travailler pour rien ,ni pour être payé par les prieurs alors que ceux-ci paient déjà assez d'impôts à l'Etat, et puis le ministre des affaires cultuelles est l'un des plus riches au Maroc .
L'énergumène ,visiblement dépassé s'ésquiva et sortit tandis que plusieurs regards inquisiteurs déjà s'agglutinaient sur moi ,avec au fond des yeux une interrogation quasiment visible sur mon identité ,moi qui osai m'élever contre un petit dictateur dans les toilettes d'une mosquée au fin fond d'un pays ou la plupart n'osent encore lever l'échine de crainte de recevoir une balle qui n'aurait pas encore trouvé sa cible aprés les nullement regrettables années de plomb. Quant à la sainteté des lieux ,au respect du jour sacré etc...Ce sont là des vocables pour d'autres! A quoi sert de se baisser vingt fois devant l'absolu si c'est pour fuir le réel?
Le lendemain à la prière du Dohr,même scénario ,cette fois-ci je passai seulement devant les toilettes et j'entendis des vociférations et des injures .Ma curiosité instinctive me poussa à jeter un coup d'oeil à l'intérieur ,d'autant plus que ce problème commençait à prendre de l'ampleur.Je vis encore une fois le cerbère de la salle des eaux en altercation assez avancée avec un vieux visage buriné connu dans toute la ville où il réparait les télévisions avec plus ou moins de bonheur selon son humeur.Bathami tentait devant la foule des curieux de faire fléchir le vendeur d'eau et d'obtenir de lui de quoi se laver pour la prière mais ce dernier demeurait inflexible et exigeait de voir tomber une pièce blanche dans son escarcelle avant d'ouvrir le robinet.Bathami de son côté jurait par tous les saints de la région qu'il n'avait pas de monnaie et pour appuyer ses dires il exhiba un billet de 100 dhs qu'il fit renifler deux fois au cerbère mais celui-ci ne voulait rien entendre.Une tierce personne ,de ces jeunots nouvellement convertis à l'Islam et qui croyaient tout ce qu'ils voyaient et guêtaient toujours l'occasion de faire une bonne action tendit son seau d'eau à bathami pour le calmer et faire cesser cette altercation mais ce dernier éleva encore plus le ton,lui qui était déjà habitué à régler le volume des postes de radio ,et jura qu'il allait montrer à cet énergumène de quel bois il se chauffait(le chauffage était justement la base du problème)
-"est ce que la mosquée appartient à ton père?
-"oui ,répondit le préposé ,elle lui appartient.
-"Alors nous allons voir qui aura le dernier mot.
Des prieurs en attente qui s'étaient agglutinés devant le portail tentaient de calmer les esprits par des "la inaalk achittan" pas assez convaincants ,mais chacun cherchait en fait la meilleure occasion pour se faufiler et profiter du désordre ambiant pour s'infiltrer dans une cabine de toilette sans faire la queue avec même de l'eau de robinet froide.
Dehors un mokhazni attiré par les cris comme le miel attire les mouches s'était arrêté en plein soleil et surveillait de loin aprés s'être enquéri brièvement de la raison de la dispute.Il était sans doute en train de jauger de la gravité de l'incident pour prendre la décision d'aller ou non aviser le pacha de cette situation.
Quant à moi je me précipitai à l'intérieur de la mosquée où je n'eus que le temps de rattraper de justesse la première prosternation.
La journée d'aprés,toujours à la même heure ,j'arrivai devant la mosquée où jevis le petit bonhomme préposé aux toilettes en pleine discussion avec un homme qui se préparait à entrer dans la mosquée.Lorsque je fus prés d'eux je vis le petit bonhomme en train de remettre la monnaie au monsieur qui l'attendait avec impatience.Pour un etranger qui passerait à ce moment et verrait cette scène ce serait là une preuve irrévocable que la prière est devenue payante sous nos tropiques!
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