Compte-rendu du meeting pseudo-cabalistique du P.A.M .
La ville de Goulmima a vécu aujourd’hui un autre de ces meetings -bluff, politiques que certains partis organisent dans une véritable course contre la montre devant l’urgence de la situation et l’imminence des élections .Cette fois-ci c’est encore le PAM qui ,après une récente tentative du leader du parti Cheikh Biadilah ,himself ,d’organiser une rencontre que les 20 Fèvrièristes ont avortée ,a récidivé en prenant cette fois-ci toutes les mesures nécessaires pour parer à toute éventualité déconcertante .
En effet le meeting auquel ont assisté une trentaine de personnes seulement, formée d’enfants ,de vieux notables de la ville et de quelques jeunes convertis on ne sait trop comment, a eu lieu en huis –clos dans la terrasse d’un bâtiment du centre ville ,dont l’unique porte d’accès était gardée par de gros bras engagés pour l’occasion et qui ne laissaient entrer qu’une certaine catégorie de personnes triées sur le volet et ayant reçu une invitation préalable .
En effet le meeting auquel ont assisté une trentaine de personnes seulement, formée d’enfants ,de vieux notables de la ville et de quelques jeunes convertis on ne sait trop comment, a eu lieu en huis –clos dans la terrasse d’un bâtiment du centre ville ,dont l’unique porte d’accès était gardée par de gros bras engagés pour l’occasion et qui ne laissaient entrer qu’une certaine catégorie de personnes triées sur le volet et ayant reçu une invitation préalable .
Dans son allocution M. Ben azouz ,membre du bureau national du parti a commencé par un retour rétrospectif sur les conditions dans lesquelles est né le parti et comment il a « milité » pour gagner des sièges au parlement . Il déclara que le parti voulait jouer le rôle de régulateur sur la scène politique marocaine après la sclérose auquel était arrivée la pratique politique dans le pays .Sans oublier de rendre hommage ,comme tous les responsables politiques qui prennent la parole sous nos latitudes,aux efforts des goulmimiens qui avaient une renommée nationale dans le domaine des études ,rappela les réussite fabuleuses des natifs de la région dans les différentes écoles renommées du pays dans les années 90 ,mais omit par malhonnêteté politique de dire ,même un petit mot ,sur la détention arbitraire des militants de Tilelli à la même époque. Ensuite il partit dans une assez longue diatribe acerbe et à la limite des bienséances contre certains partis politique qu’il ne nomma pas directement ,mais que n’importe quel connaisseur de l’abc de la politique marocaine pourrait déchiffrer aisément ? ce qui n’est malheureusement pas le cas de la majorité de ceux qui l’écoutaient .Ainsi, parlant du PPS ,le conférencier ne lui fut avare d’aucune critique ,rappelant entre autres que ce parti était allé jusqu’à demander au PAM,de lui concéder quelques parlementaires ,décision sur laquelle les instances du parti ont, dit-il ,longtemps délibéré avant de leur donner satisfaction( !) .
Ensuite faisant allusion à l’USFP il entonna que le PAM , n’avait pas un référentiel idéologique baathiste ,peut-être dans le dessein de gagner les voix amazighistes ,hostiles à cette idéologie panarabiste .Mais ce fut inutilement car aucun militant amazighiste digne de foi ne s’est donné la peine d’assister au rassemblement de ce parti . M. Benazzouz continua dans son élan calomniateur : « nous n’avons pas les mêmes références que les assassins qui tuaient les militants dans les rues et qui ont exécuté froidement les militants du parti « choura wa listiklal » pour faire prévaloir au Maroc l’idéologie du parti unique » une allusion sans ambages au parti de Abbas lfassi, l’actuel premier ministre , allez donc y comprendre quelque chose !
Parlant ensuite des islamistes d’al 3adala wa Tanmia il en dit ,à mots couverts que ce sont des fascistes qui n’acceptent la démocratie que lorsque elle préservait leurs intérêts .Il ajouta que tous ces partis ne cessent de critiquer le PAM alors que celui-ci n' était venu que pour donner un nouveau sens à la politique ,que c’est un parti ouvert aux notables ,c’est vrai ,mais aussi aux jeunes de tous les âges ,aux militants gauchistes qui ont faits de longs séjours en prison .Pour ne pas passer sans faire allusion au mouvement du 20 Fèvrier il commença par marquer une certaine solidarité avec ces jeunes qui expriment dit-il la voix du peuple ,mais tout de suite après ,avec une verve d’hypnotiseur des foules il ajouta que tous ceux-là qui lèvent des banderoles dans les rues n’ont pas les moyens financiers pour les acheter ,un clin d’œil aux yassinistes et autres qu’on accuse d’être les bailleurs de fonds du mouvement.
Toujours dans un Arabe à l’accent amazigh le locuteur que la scène politique marocaine est corrompue ,que les maffiosis sont partout et que le PAM (le nouveau D’Artagnan ou Zorro) était arrivé au bon moment pour la nettoyer et faire valoir d’autres valeurs .Emporté dans cette logique il lança un défi à tous les chefs des partis politiques de déclarer leurs revenus ,sans oublier de citer son chef à lui ,l’akh Fouad ,comme il prenait un malin plaisir à le désigner, qui est selon lui honnête ,en plus de sa simplicité exemplaire .
Et c’est là que l’emportement arriva à son paroxysme quand il cria en parlant des autres chefs de partis politiques « nous sommes plus propres que leurs mères !! ». Bien sûr il n’y avait là personne pour dire le contraire, l’assistance ayant été passée au crible fin pour éviter toute opinion opposée. Ils les accusa d’utiliser contre le PAM des injures inqualifiables, peut-être pour justifier sa bourde dont il ne dut pas comprendre le sens sur le moment .Il ajouta que derrière les chefs de partis qui critiquent le PAM il y a les sbires de Driss basri ,ceux là même qui faisaient parvenir à ces leaders politiques les valises d’argent, et que s’ils crient actuellement c’est parce que cette source est tarie ,que le robinet a été fermé et qu’ils ne peuvent plus profiter largement des subventions du ministère de l’intérieur .Ou du moins ajouta-t-il avec ironie ,avant ils recevaient des valises et aujourd’hui on ne leur jette plus qu’une petite mallette .
Dans la tente caïdale ,flambant neuf ,érigée sur le toit d’un bâtiment à trois étages au dessus de l’unique succursale bancaire de la ville, le conférencier continuait de discourir en des termes qui dénotent son niveau d’instruction élevé, malgré certains de ces mots qui frôlent l’impudeur et sont indignes d’un intellectuel marocain qui se respecte. Ceci devant un auditoire gagné d’avance sans coup férir ,du moment que ce sont pour la plupart des notables venus prospecter l’avenir à travers les mots et tenter de deviner la direction des vents politiques à travers le non-dit et les signaux que le responsable du parti ne cessait de lancer dans leur direction en mettant à chaque fois le besoin dans lequel se trouve le parti ,de toutes les couches sociales sans exception .Ce n’est qu’après ,et pour faire écho à une intervention un peu véhémente de la part d’un fervent militant du parti (M. Kherro) rappelant que les rangs du PAM sont infestés de mauvaise graine ;que le conférencier partit dans une courte diatribe contre les notables corrompus et invita ceux qui sont de cette engeance à quitter le parti, sans oublier encore une fois de saisir l’occasion au vol pour citer son idole « l’akh Fouad » qui ,rapporta-t-il répondait à chaque gros ponte suspect à ses yeux quêtant l’adhésion au parti, qu’il s était trompé d’adresse ! Citation qui fut ovationnée par la petite foule des assistants. Enfin sûr de ne point être contredit ,il termina en disant ,dans cette prise de parole qui était une véritable plaidoirie d’un avocat endurci à l’art oratoire de par sa fonction d’ex-enseignant universitaire, que Personne ne peut critiquer le PAM, dans son idéologie ,et que les critiques futiles à son sens ,le désignaient comme le parti de l’ami du Roi etc...Et pour ne pas donner l’impression de faire de la démagogie fort gratuite il n’oublia pas de faire remarquer qu’effectivement le PAM connaît certains problèmes , pensant sans doute à la démission probable de Mme Khadija Rouissi ,à l’affaire de la démission de Mme Fatima Zahra El Ansari, à Marrakech vite dissuadée et à bien d’autres encore ,mais ajouta-t-il le parti arrivera à vaincre ses problèmes .
« Nos affrontons ces problèmes avec courage .Nous savons que le chemin est difficile mais nous continuerons car nous avons un projet, nous ne faisons pas de surenchère .Je vous rassure que votre parti est en bonne et parfaite santé » .
Retournant au sujet des partis politiques qui ne rataient aucune occasion de critiquer le PAM, et dont certains ont menacé de sortir dans la rue s’il s’accaparait la majorité aux élections M. Ben Azzouz a ensuite lancé une dernière ruade dans leur direction en criant : »Ces partis sont devenus sauvages, comme celui qui voulait créer la mer à Fes, nous serons à la mesure de la confiance de tous les adhérents du parti le 07 octobre. »Avant de clore son intervention sur un ton déterminé destiné à convaincre, avec l’expérience de l’orateur conscient de l’impact de la sentence finale de son discours, il affirma que les rêves du parti se réaliseront. Chose certainement aux antipodes des souhaits de quelques rares présents !
A l’extérieur un certain khrou ,déjà cité ,enflammait les passants contre le PAM ,devant l’immeuble où se tenait ce rassemblement ,à tel point qu'on crut un moment que la foule allait défoncer la porte et faire intrusion dans l'immeuble pour court-circuiter la réunion. .Il criait à qui voulait l’entendre qu’il est un vrai militant du parti et a réussi aux dernières élection ,ce qui en fait un conseiller dans la commune rurale de Ouakka .Selon lui le responsable local du parti l’aurait marginalisé à cause de différends personnels .Bref le monsieur avait occupé le devant de la scène et avait ameuté une cinquantaine de personne ,plus que le meeting officiel, à qui il expliquait que les soit disant militants du parti n’ont aucune crédibilité et les traitait de tous les noms .Il en vint même aux mains à un certain moment ,avec le gardien ,devant les yeux du policier de la circulation qui continuait son travail ,et devant une voiture utilitaire de la police stationnée à une vingtaine de mètres ,faisant le bonheur des enfants qui se sont attroupés dans l’attente de voir le sang couler .Cependant quelle ne fut ma surprise lorsque je suis remonté à la terrasse et que j’ai vu le conférencier donner le micro au même personnage qui partit dans une longue lamentation entrecoupée de sanglots pour faire valoir ses droits et pour finir ,dans un moment fort théâtralisé , il annonça qu’il démissionnait de ce parti et remit ,ce qui devait être sa lettre de démission au responsable du parti mais celui-ci reprenant la parole d’un ton paternaliste lui recommanda de rester dans les rangs du parti et lui dit que celui-ci refusait sa démission, comme si un seul membre du bureau pouvait statuer en pareille occasion, mais avec des partis pareils on ne doit plus s’étonner de rien !
A la fin de cette réunion qui nous a fait remonter à l'âge du Neanderthal politiquement et où l’on sentait bien les relents de cervelles bouffées ,comme disait feu mon père, je descendis et passai voir mon ami H.Barra qui tenait une petit échoppe sur roue pleine d’objets hétéroclites que personne n’achetait jamais ,et qui n’avait jamais pu bénéficier d’un kiosque municipal malgré son âge et le handicap majeur de son fils .Une autre victime des promesses jamais tenues de tous les responsables communaux qui se sont succédé sur les sièges du conseil municipal depuis cette fameuse indépendance ! Il me retint un instant et me dit : Tu as vu les querelles de troubadours !! (inighi n’imdyazen) ,pourquoi ils ne se sont pas cassé la figure réellement ,le militant zélé et le baltagi qui gardait la porte ? Et sans attendre ma réponse et prévoyant que j’allais donner ma langue au chat, il se répondit : C’est parce que toute cette bagarre et ces insultes étaient une mise en scène pour rameuter la foule et faire de la publicité au meeting qui se déroulait sur la terrasse ! Moi qui avais entendu les sanglots du bonhomme comprenais bien de quoi il voulait parler…Je le congratulai de sa finesse d’analyse que beaucoup de nos intellos qui se sont déchiré la culotte sur le banc des écoles pourraient lui envier ! Matfhem Walou comme dirait notre trrak national !
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