Pourquoi les celliers de Ghriss n'ont pas produit de bons vins?

Avant le vingt février des rumeurs ont d'abord couru que Goulmima connaîtrait également ses manifestations, mais seuls les diplômés chômeurs se manifestèrent, suivis quelques jours après par des sorties séparées des femmes des différents ksars limitrophes qui réclament l'eau et l'électricité .A première vue on peut noter qu'il n'yavait pas de mouvement populaire organisé qui projetait de sortir dans la rue ce jour là.

Ce n'est que par la suite que certains jeunes issus des différents quartiers de la ville, ont commencé à parler d'une manifestation avec des couleurs locales, dénonçant les inégalités sociales, l'insalubrité de la ville, ainsi que la détérioration de l'enseignement .Ils contactèrent bien des amis à travers les réseaux sociaux et finirent par n'avoir que la confirmation d'environ vingt autres congénères .Ils se mirent d'accord pour sortir le 20 mars.

Quelques jours avant leur jour J, ils parlèrent de leur projet à des "adultes" vendus qui ne tardèrent pas à vendre la mèche et la place du village où ils avaient concerté de manifester fut envahie dés l'aube par les forces de police de toutes les couleurs. Ils se désistèrent donc et continuèrent leur chemin en promeneurs par duos et trios mine de rien, conscients d'avoir été bernés. Par la suite ils décidèrent de participer au soulèvement des lycées du 23 mars, peut être dans l'ignorance ou à cause du symbolisme de cette date dans les annales de la gauche marocaine du temps de ses beaux jours.

 Là aussi, à l'intérieur du lycée aucune coordination n'ayant été entreprise avec les différentes factions qui se partagent l'établissement la manif tourna au fiasco, après que le courant pro-amazighiste, sans vraiment se revendiquer du MCA, sortit le drapeau tricolore et clama des slogans purement claniques, pour ne pas dire ethniques, et phagocyta par le nombre relativement plus important les autres voix qui se s'éclipsèrent en marche.

Au vu de ces tentatives initiées par les jeunes goulmimiens, l'on a pu mesurer les difficultés de mobiliser les masses en l'absence de moyens financiers et logistiques leur permettant de fédérer le plus grand nombre de participants. Le face-book c'est pour le côté romantique de l'histoire, une sortie ça se prépare, du tissu à acheter, de la peinture ou des marqueurs à 12 dhs pièce etc... De plus le tissu politique a atteint un degrés de sclérose en plaques tellement avancé que seules les plaques demeurent témoins des jours fastes de ces partis qui rassemblaient un jour des milliers de contestataires ,mais sont aujourd'hui incapables de réunir autant qu'un match de troisième division . Ici pas de jeunesse partisane, la politique est demeurée une affaire de vieux qui aspirent la vase comme les guêpes pour en extraire les dernières goûtes d'eau avant le déluge ... Et puis pourquoi l'ancienne gauche sortirait-elle du moment qu'elle est au pouvoir et s'en délecte ? Et qu'en est-il des islamistes du pjd, le plus gros de leurs troupes sont des femmes voilées et constituent leur armement lourd qu'ils réservent aux élections et ne sortent pas pour les parades, du moins localement .Pour les autres Islamistes, les Yassinistes, ils mobilisent les foules à 20 kilomètres, à Tinejdad, mais n'ont pas essaimé en grand nombre à Goulmima .Alors sur qui compter ? Les jeunes ont décidé finalement de remettre leur projet pour un autre 20, il y en a un chaque mois ! Et parfois il faut attendre que le vin fermente bien pour que l'année soit un bon cru et que cela ne tourne pas au vinaigre ...La mort récente d'un prof manifestant à Rabat le 26 du mois courant et filmée en direct sur you-tube n'et pas pour arranger les choses ...

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