Pourquoi l'algérie compte sur le référendum au Sahara ?

Texte de M.Mohammed Hanine,traduit de l'Arabe par A.Boufous.

Le conflit du Sahara est considéré comme un cas unique en son genre ,non seulement parce qu'il a perduré plus de 35 ans mais à cause de ses rebondissements juridiques et politiques de manière sans précédent dans les relations internationales .Ainsi d'un côté il n'est jamais arrivé que la décolonisation ait engendré un courant dissident opposé à l'autorité qui a libéré le territoire et qui  réclame le droit légitime de le gouverner .D'un autre côté Il n'est jamais arrivé ,dans les annales modernes des relations internationales qu'un État quelconque ait abrité les défenseurs d'une thèse séparatiste d'un État voisin sous prétexte de soutien du droit à l'autodétermination .Il est certain que ce sont ces exceptions qui ont rendu complexe la résolution de ce conflit et  ont fait de sa gestion un poids très lourd pour l'ONU .Cette dernière qui a déjà échoué dans l'application du plan de paix malgré le consensus des parties concernées ,de même qu'elle supervise des négociations qui font encore du sur-place ,se limite à changer les représentants du secrétaire général chargés du dossier à chaque fois qu'ils se retrouvent dans l'impasse ,et continue d'adopter des résolutions de temps à autre pour inciter à la négociation en vue d'une solution politique consensuel entre les parties .Néanmoins il est certain que qu'en l'absence d'une compréhension des sous-bassements  juridiques du conflit  et ses vraies raisons ainsi que les fausses vérités divulguées à son propos l'organisation internationale ne pourra pas avancer dans la résolution de ce conflit régional.

Si l'Algérie pousse dans le sens qui veut que le référendum permettrait l'application du principe de l'autodétermination au Sahara, cette  action ne se base que sur des prétextes ineptes et ne se base point sur des considérations logiques et ce pour trois raisons:
La première de ces considérations consiste en ce que le droit à l'autodétermination n'a été adopté par le droit international qu'après la création de L'organisation des nations unies (ONU), et ne s'est développé au niveau de l'application qu'après la résolution de son  assemblée générale n° 1514 promulgué le 14/12/1960. Et conformément à cela le droit à l'autodétermination comprend des significations purement juridiques relatives à la décolonisation, donc son application concerne exclusivement  les pays soumis à la colonisation ou à l'oppression et à l'exploitation étrangère, ce qui n'est pas le cas du Sahara qui était soumis à la colonisation espagnole depuis 1884,c'est-à-dire un demi siècle après l'occupation de l'Algérie ,et le départ des espagnols  s'est fait en 1975 après plusieurs pressions (l'avis du tribunal international, la marche verte ) qui ont conduit à la signature du traité de Madrid entre l'Espagne, en tant que pays occupant et d'autre part le Maroc et la Mauritanie en tant qu'ayant droits au Sahara .Cet accord n'est pas bien vu par l'Algérie qui n'a pas hésité à le critiquer à cause de sa non implication dans les négociations qui y ont conduit. Pour cette raison la question de la décolonisation qui entraîne juridiquement l'application du droit à l'autodétermination n'est plus en usage depuis que le Maroc a récupéré ses provinces sahariennes.

La seconde considération consiste en la non-reconnaissance par l'Algérie de la récupération du Sahara par le Maroc continue à le considérer comme un occupant, ce qui constitue un point de vue particulier que ne vient renforcer ni la loi ni la réalité. D'un côté parce qu'il n'est jamais arrivé, dans les pratiques internationales modernes, qu'un Etat colonisateur concède un territoire occupé à un autre occupant .D'un autre côté le Maroc n'est pas une puissance étrangère au Sahara .Toutes les données  géographiques, historiques, démographiques, religieuses, et culturelles prouvent irrévocablement les liens solides entre le Sahara et le Maroc et que la colonisation espagnole n'était qu'une étape dépassée dans L'Histoire. Et bien malgré l'occupation ces liens n'ont jamais été rompus, comme le résume feu Mohammed V dans son discours du 25 février 1958 lors de sa visite à Mhamid  Lghizlane en disant :"Il était de nos grands espoirs de visiter cette partie de notre Sahara marocain...pour pérenniser une tradition pratiquée par les rois du Maroc depuis longtemps ...et le dernier à y être arrivé fut notre glorieux grand père feu Moulay Lhassan qui l'a visitée deux fois pour souligner l'unité du Maroc et son règne légitime sur toutes ses régions lorsque les tentations étrangères commençaient à s'exprimer à son égard..."

Quant à la troisième considération consiste en ce que le droit international renie toute légitimité à l'application du droit à l'autodétermination lorsque cette pratique entre en conflit avec le principe sacré de la sauvegarde de l'unité territoriale du pays ,principe qui  conserve juridiquement toute sa légitimité et sa transcendance des autres droits résolution de l'assemblée générale no 2625 de l'année 1970),car dans ce cas il comporte des dimensions politiques pus que juridiques du moment qu'il se transforme en séparatisme menant à la désintégration de l'Etat. Partant de là le droit à l'autodétermination ne peut aucunement légitimer des visées séparatistes .Et l'Algérie étant consciente de ces vérités voile les véritables raisons de son soutien au Polisario sans exprimer la thèse séparatiste, du moment que cela la gênerait considérablement et continue de relier le droit à l'autodétermination à l'organisation d'un référendum malgré l'absence de la réalité de la colonisation qui justifierait le recours à ce droit  

Partant de ces trois considérations complémentaires l'on observe l'absence de toute raison saine de l'insistance de l'Algérie sur l'organisation d'un référendum et que la thèse algérienne comporte des contre-vérités trompeuses, du moment qu'elle le relie au droit à l'autodétermination et évite en même temps de relier le référendum à la séparation dans une parfaite contradiction voulue afin d'éviter d'affronter les résolutions du droit international à ce sujet.

Justifications du Marocde son refus du référendum:

Si certaines parties critiquent le rfus marocain du choix référendaire parmis d'autres négociés ,cette critique est sans fondement pour deux raisons essentielles :
La première c'est que le Maroc ne craint )as le référendum ,nous en donnerons comme preuve que ,bien malgré sa conscience des considérations précédentes ,il a été le premier à demander l'organisation d'un référendum au Sahara depuis les premières années du conflit,convaincue qu'il est que ce référendum ne peut qu'assurer la marocanité du Sahara .
La seconde raison consiste à tirer une leçon de l'échec des dispositions onusiennes pour l'organisation du référendum dans le cadre du plan de paix entamé en 1991.Et étant donné cet échec le Maroc est convaincu de l'impossibilité d'organiser ce référendum.C'est d'ailleurs la même conviction à laquelle a abouti l'ONU.Ainsi le Maroc estime que retour à la discussion d'un choix dépassé est susceptible de faire revenir le conflit à la case départ et de le pérenniser.Pour cela il a répondu courageusement aux résolutions du conseil de sécurité appelant à des négociations entre les parties en vue d'arriver à une solution politique consensuelle ,et a présenté l'initiative de l'autonomie pour faire avancer le dossier et trouver une solution définitive au conflit.

Devant ce paradoxe entre l'attachement marocain à la légitimité internationale et la défense de l'Algérie de la thèse séparatiste ,cette dernière s'inclue comme partie principale concernée directement par le conflit au Sahara ,non seulement au présent mais c'est elle qui l' a planifié depuis les années 70 lorsqu'elle a recruté alors,un groupe de jeunes marocains sahraouis et à œuvré à détourner leurs revendications qui étaient à la base contre la domination espagnole ,afin de servir son propre agenda dans la région.

Texte paru en Arabe dans le quotidien "Al massae" no 1928 du 25/11/2010.
(à suivre)

        

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