Quand les "langues fourchues" prétendent décider du sort des langues .
L'appel à l'écriture de tamazight en lettres araméennes qui se comprend en clair et à une plus grande dimension en filigrane dans le discours du ministre de la culture ,participe d'une mauvaise conscience manifeste envers cette composante primordiale de l'identité nationale que d'aucuns cherchent encore à cacher avec un crible .
C'est pourquoi, d'un autre côté nos "intellectuaux" ,contrairement à leur habitude d'être une caisse de résonance dans laquelle se répercutent les sons des questions discutées dans leur mère l'hexagone,on ne les voit pas faisant écho du débat sur l'identité nationale .Pour la simple raison que les gourous des partis qui tiennent le micro depuis l'indépendance ,et les autres le crachoir, ne tiennent pas à rompre avec les grosses vaches laitières du moyen orient ,qui entre nous ne sont plus aussi prolifiques ,mais on continuera jusqu'à sucer du sable avec le pétrole et on avisera .En attendant se disent nos cultivés ,ministre en tête,il faudra faire le constat prémédité que l' apprentissage de tamazight ne peut se faire en Tifinagh ,et on change le système d'écriture dit "arabe ". C'est vraiment à s'arracher les cheveux devant tant de mauvaise foi : Dans un système d'enseignement en décrépitude,où les langues ,même celles jouissant d'horaires supérieurs et d'un statut privilégié tel que l'Arabe par exemple n'arrivent pas à s'imposer ,comment juger alors du berbère dont l'introduction timide n'a jamais été généralisée même au niveau des classes d'une même école ?
C'est que nos théoriciens ne voient pas inconsciemment le rapport entre les deux phénomènes.Car pour une large partie des marocains la langue qu'on leur impose d'apprendre depuis la maternelle n'a rien à voir avec leur langue maternelle .L'enfant est projeté dans un monde dont les sons (avant de savoir que les cryptogrammes aussi ) n'ont souvent aucune relation avec la langue dans laquelle sa mère lui parlait,le cajolait et lui apprenait les rudiments de a vie commune .
Et puis tous ces messieurs en quête de notoriété gratuite ,qui prennent parti pour des causes perdues d'avance rien que pour redorer leur blason ou faire pour quelques jours la une des journaux ,chose à laquelle ils ne peuvent aucunement rêver autrement,ces esclaves des idées caduques ne se sont même pas donné la peine d'attendre les bilans des institutions diligentées pour tirer les conclusions adéquates après cette courte période d'enseignement de la langue.C'est que pressés par leurs intentions peu avouables ils ne peuvent attendre et préfèrent jeter encore un pavé dans la mare et troubler l'eau pour qu'ils puissent en profiter ,maîtres de la pêche en eau trouble comme ils sont.Et quoi que l'apprentissage de l'amazigh en Tifinagh n'ait pas fait l'unanimité des amazighs concernés,il aurait été plus judicieux d'attendre le constat final avant d'ergoter ,si vraiment l'on se targue d'être un intellectuel et de surcroît responsable d'un ministère de la culture.Quant à biaiser de la sorte ,c'est là une stratégie dépassée qui trahit avant toute chose le manque d'assurance de la part de ceux qui se hâtent de la sorte.
Enfin ,si le ministre de la culture avait vraiment en coeur un bon apprentissage de cette langue et une reconnaissance de ce patrimoine immensément riche ,il aurait fait des mains et des pieds ,lui le ministre de la culture ,pour que les artistes amazighs dans tous les domaines des arts et cultures ,dans lesquels ils sont très prolifiques d'ailleurs,puissent profiter de la chaîne "nationale"(2M) qu'ils financent de leur poche. Il doit savoir que dans certains programmes de cette chaîne ,studio 2M entre autres, on peut accepter la participation d'un malien sans papier et refuser celle d'un amazigh !Voilà de l'eau pour le moulin de notre ministre .Il n'est pas admissible que la culture ancestrale du terroir soit reléguée au second plan devant celle de l'étranger quel qu'il soit ;et ce n'est point par xénophobie ,mais dans la logique des choses .Un peuple déculturé et déraciné est un peuple qu'on trucide à petit feu!
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(voir journal assabah du weekend) YOUSSAD