le minaret est tombé, il faut pendre le coupable, et pas le coiffeur de Bab Berd3iyine !

Si dans un pays ,comme la France laïque , une église,ou même une mosquée s'était effondrée sur la tête des ouailles,un dimanche matin, en pleine psalmodie de leurs prières ,par négligence ,les responsables auraient démissionné sur place et seraient poursuivis pour crime involontaire.Si une pagode bouddhiste s'était aplatie sur les têtes des lamas(dits mécréants aussi), dans leur contemplation le responsable chinois se serait fait hara-kiri, sous le poids de la honte ,enfin si une synagogue juive dans le plus reculé des pays du monde avait subi le même sort cela aurait tellement éclaboussé le responsable qu'il aurait préféré sortir par la petite porte .On pourrait multiplier les exemples de ce qui attendrait les responsables d'une telle ignominie partout de par le monde .Seuls les jours prochains nous diront si au Maroc ,constitutionnellement pays musulman ,la mosquée a autant de sacralité que les autres lieux de culte des autres religions ou dogmes dits hérétiques ou mécréants .

Et si l'on pèse à l'aune des prétentions et des discours alambiqués de nos administrateurs du culte, il faudrait que cet effondrement de la mosquée de Meknes soit l'équivalent d'un tremblement de terre ,tel que celui décrit dans une sourate du Coran intitulé (azzalzala). Et si l'on rajoute à la charge des auteurs de ce crime qu'ils ont ,il n ' y a pas longtemps rafistolé ladite mosquée avec un budget avoisinant un milliard de centimes ,alors l'on se rend compte qu'il s'agit tout simplement d'une absurdité qui montre à qui n'y croit pas encore le gouffre insatiable qui engloutit l'argent des contribuables .

Le ministère des habous possède tous les moyens matériels pour faire des mosquées dans le moindre recoin du pays le plus propre et le mieux entretenu des édifices publics,et non pas des lieux délaissés aux tapis et moquettes poussièreux.Pas tels qu'ils sont aujourd'hui où l'on reconnaît la mosquée à l'odeur qui se dégage de ses latrines ,à défaut de minaret.Pour la simple raison qu'il possède des biens immobiliers ,fonciers et agricoles dans le moindre ksar et le moindre douar du Maroc . C'est pourquoi cette catastrophe devrait sonner la sonnette d'alarme sur la gestion de ce secteur.Une véritable révolution s'impose dans le mode de gestion des biens dits "de la mosquée"et dont ne profitent que quelques privilégiés ,qui se passent le butin entre eux et se rient des pauvres fidèles qui doivent cotiser chaque jour que Dieu fait pour chauffer l'eau de leurs ablutions

Le fait que ces pauvres victimes de la mosquée sinistrée soient dénommées laconiquement des martyrs n'allège en rien la négligence humaine ,l'abondance des pluies ni tous les prétextes imaginables d'ailleurs .Cela ne doit en rien être une échappatoire ouverte pour disculper les responsables .Des martyrs oui, mais de l'irresponsabilité des uns et des autres ,martyrs de l'hypocrisie et des factures gonflées qui font dépenser des sommes faramineuses pour bricoler une bâtisse ancestrale ,devant les yeux grands ouverts d'une nuée d'inspecteurs de tous les services que comprend le pays .Martyrs du "je m'en foutisme" flagrant qui caractérise une grande majorité de responsables devenus des princes dans leurs fiefs ,qui n'attendent que le départ des cortèges officiels pour se partager le gâteau de la fête au propre et au figuré . Ceux là même qui ne vont faire leur prière que le vendredi ,notamment si l'un de leurs supérieurs hiérarchiques est au premier rang ,c'est pourquoi ils se foutent pas mal de l'état des mosquée des petites gens .