Pour que cessent les morts,agis !!(pour que cesse l'hémorragie)



Savez-vous ce qui fait le plus mal au coeur? C'est de voir de jeunes cadres esclaves de l'alcoolisme.Je ne parle pas de ceux qui boivent de temps à autre pour se remettre les pendules à l'heure de leur vingt-ans ,mais de toutes ces personnes minées et ruinées à l'eau de vie(de mort plutôt) et abonnés chez les mahiosis du coin qui leur servent leur dose en décilitres chaque soir sous les oliviers où ils passent le plus clair de leur temps.

Il y a là des cadres d'un savoir professionnel hors-pair et d'une compétence inégalée,mais tout ce beau monde se retrouve chaque aprés-midi autour d'un quelconque vieil ignare décharné,au cou tortueux qui se venge de leur érudition en leur distillant de l'éthanol pur qu'ils ingurgitent sans ciller à la recherche d'un énivrement salvateur qui viendrait les extirper de leur marasme.Une illusion seulement sans doute puisque dés les premières lueurs de l'aube la lumière se refait dans les méandres de leur matière grise comme celle du jour qui vient chasser les ténèbres de la nuit et voilà que le cercle se referme en attendant le crépuscule pour retomber dans l'inconscience éthylique.

Si l'on voulait dénombrer les vies payées par les goulmimiens à l'ogre de Bacchus il faudrait un volume entier,sans parler des drames familiaux qui en apparence ne laissent pas de traces, mais qui en réalité laissent des séquelles aussi profondes que les blessures meurtrières qui ont mis une triste fin à plus d'un jeune homme au volant de sa voiture ou derrière le guidon de sa routière.De jeunes veuves à qui la soif inextinguible de la bouteille a arraché un jeune mari dans la fleur de l'âge ,avec entre les bras un, ou parfois, plusieurs enfants qui n'ont jamais eu le loisir de contempler longtemps le visage de leur jeune père emporté à tout jamais par la mort.Des parents mortifiés par des ouiyhas qui viennent leur annoncer la mort d'un fils qui venait à peine de toucher ses premiers mois de salaire ,des cris qu'ils ne voulaient pas croire qu'ils les concernaient et espéraient follement que c'était pour les voisins, avant qu'ils ne se rendent à l'amère évidence et comprennent avant de perdre connaissance qu'il s'agissait bien du leur qui n'allait plus monter l'escalier en fredonnant son izli préféré.

Jusqu'à quand cette hémorragie va-t-elle continuer ,quand est ce que La mère Ghriss va t-elle arrêter de payer un lourd tribut à la dame en noir comme à une divinité avide de sang qui réclame et l'obtient à chaque fois son sacrifice que des mains noueuses ont mis de lourdes années à façonner,à fortifier à la sueur du front et à force de toutes les écorchures de timgwrines sur les mains des mères à la patience sisyphienne.Quand va-t-elle donc sonner cette dernière heure à laquelle toutes ces personnes se rendront compte avant qu'il ne soit trop tard pour ceux qui sont encore vivants?.

Le destin se fait d'abord par la main des hommes et la liberté est une lourde responsabilité ,aussi lourde qu'un fardeau puisqu'elle ne tolère aucune excuse justement.Personne n'a le droit de s'essuyer les mains sur le torchon toujours resté humide du destin qu'on ne laisse jamais sécher telle une serviette d'un repas de noces dans les mains des convives.La responsabilité est une et indiscutable,et si forte que soit une mauvaise habitude il y a toujours un moyen de la contourner ,de se rendre à la raison,de repenser en soi toutes les voies de salut qu'on n'a pas encore empruntées et qui sont demeurées vierges depuis parce que à force d'être têtu on n'a jamais voulu,ne serait-ce qu'y faire les premiers pas salvateurs.Il n'y a aucune honte à réapprendre à marcher,ni de se relever aprés une chute ;dut-elle être des plus catastrophiques.Et tant qu'on ressent de l'air qui remonte vers les poumons et qui en ressort tout est encore possible;avant qu'une tumeur maligne ne vienne à tout jamais bloquer ce fragile conduit d'air rendant alors tout espoir impossible ou qu'une cirrhose n'oblige le condamné à perdre son foie en coupure régulières ,aussi grandes que les billets de vingt dirhams ayant servi à payer les doses mortelles.Toi aussi ,me dira-ton tu en sais trop sur ce chapitre pour un simple donneur de leçons (de grammaire) !

J'ai personnellement perdu trop d'amis et de connaissances d'une intelligence indéniable, d'une affabilité exemplaire, mais dont le défaut est de ne pas avoir su arrêter à temps ,ni même freiner leur fol amour pour les petites bouteilles vertes ni encore pour cette goutte de la mort nommée par euphémisme "eau de vie".Bien des vies ont disparu derrière le rideau eternel du trépas laissant derrière eux de minuscules petits corps d'enfants qui apprennaient à peine à faire leurs premiers pas.Que va donc répondsre la pauvre femme à son fils quand il lui posera la déchirante question pour savoir où était son père et pourquoi il ne venait pas lui prendre la main pour lui apprendre à marcher comme font tous les pères qu'il voyait de ses petits yeux autour de lui? Va-t-elle lui répondre que son père le détestait tellement qu'il s'est donné la mort pour ne pas le voir naître? Va-t-elle lui mentir en prétextant un long voyage interminable que la petite tête finira bien par prendre pour un leurre et réclamer encore et encore la vérité sur son père? Que lui répondre alors?

Si tous ceux qui se croient malheureux parce que certaines vicissitudes de la vie en ont fait des clochards en apparence se posaient ce genre de question à chaque fois qu'ils allaient vider dans leur gosier la liqueur de la mort que leur présente leur Belzébuth en personne qui leur sert de garçon de bar champêtre,ils réfléchiraient à deux fois avant de se jeter dans les intestins cette merde fermentée assaisonnée à la pisse de leur serveur,dont le seul plaisir en plus de leur brûler le gosier par sa liqueur diabolique ,est de brûler en plus toute leur vie .A bien y réfléchir c'est un fossoyeur ,un croque-mort qui se réjouit,tout comme ses nombreux semblalbles qui sont malheureusement légion;des drames qu'il provoque avec un sadisme de vampire assoifé de sang.Et comme les vampires il faudrait planter un pieu en bois de tamaris dans le coeur de tous ces mahiosis qui élèvent leurs propres enfants avec du lait mélangé au sang de leurs victimes et des larmes de leurs enfants demeurés orphelins!

Vous aurez remarqué que je ne parle pas des responsabilités à tous les niveaux, car tout le monde connait les moindres recoins où sévissent tous ces mahiosis mais personne n'a jamais osé interpeller même les plus renommés d'entre eux pour des raisons que personne ne pourra jamais réellement élucider.Le font-ils exprés? Y aurait-il une quelconque revanche à prendre, en brûlant les vies de nos jeunes et de nos fonctionnaires les plus méritoires?Quelle est donc cette volonté machiavélique qui s'oppose à une remise en cause de cette situation cauchemardesque?

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